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De quelle transition parle-t-on ?

  • La mine de Chuquicamata au Chili est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert.La mine de Chuquicamata au Chili est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert.
Article paru dans le journal nº 76

On a beau être parfaitement conscient de l’urgence écologique, avoir totalement admis qu’il est indécent de ne se préoccuper que de sa petite santé sans intégrer la santé de la planète (parce que dans dix ans, on va franchement moins rigoler), ce n’est pas une raison pour tout laisser dire et tout avaler. Parler de transition écologique comme on l’entend encore de la bouche d’hommes et de femmes politiques, c’est une vaste blague et une fumisterie. Comment peut-on parler d’énergie propre ? Ce qui est propre à un endroit du globe est particulièrement sale à un autre et les heures de l’extractivisme, comprenez l’exploitation massive des ressources de la planète, ne sont pas près de devenir un souvenir. Au contraire, en Amérique latine en général et au Chili ou au Brésil en particulier, le terme désigne aujourd’hui un modèle de développement économique. C’est dire ! Au pétrole et au charbon que l’on ne cessera pas d’extraire de sitôt, s’ajoute une explosion de l’extraction de minerais. Lesquels ? Cuivre, fer, zinc, bauxite sont les métaux les plus fréquents et indispensables à nos technologies « vertes ». Sans parler des métaux plus rares et stratégiques comme les « terres rares », l’indium, l’antimoine, le cobalt, le tantale, le tungstène et bien entendu le fameux lithium des batteries (qui gréent notamment nos voitures électriques), métaux tout aussi indispensables. Les pollutions des terres et des eaux minières n’en sont que plus sensibles. Transition écologique ? M’ouais… Parlons plutôt de transition énergétique ou de mixe énergétique.

Sur la chaîne YouTube Thinkerview, le journaliste Guillaume Pitron évoque ainsi son étude de la mine de Chuquicamata au Chili, qui est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert. Ce métal est indispensable pour nos éoliennes vertes. Il lui faut près d’une tonne de cuivre pour sa turbine sans compter les plusieurs tonnes du même métal pour son câblage. Le cuivre brut extrait de la mine est inexploitable. Du minerai au métal que l’on va utiliser, il faut de l’eau. En plein désert d’Atacama où il n’a pas plu depuis cinq cent ans, l’eau est… rare. Après avoir pompé les maigres nappes phréatiques, l’industrie minière a acheminé, via des pipelines, de l’eau provenant du Pacifique pour les zones d’électrolyse. Eau qu’il faut dessaler. Donc il faut construire des centrales de désalinisation qui fonctionnent à l’électricité. Donc il faut implanter sur zone une centrale électrique qui trop souvent fonctionne au charbon, venant de Nouvelle-Zélande ou de Colombie. Alors, toujours aussi propres nos énergies vertes ? Mesurer l’impact écologique et les sacrifices humains consentis pour nos énergies « propres » est essentiel pour être le citoyen propre de demain.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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