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C’est vraiment du vol
C’est un ami qui, via Facebook, a publié un selfie dans un avion. Chanteur de jazz, il avait une répétition à Milan. Son vol de retour, son Milan-Paris avait… comment dire… comme un parfum de fin du monde. On y voyait le vocaliste, un autre voyageur situé cinq ou six rangs derrière lui, et tout au bout de la carlingue, une dame, que j’ai d’abord pris pour une hôtesse de l’air désœuvrée, et qui était bel et bien une passagère.
Au début, je n’ai pas saisi tout de suite. Je pensais que l’avion attendait ses passagers et que les trois larrons étaient en avance. Mais à travers les hublots, on pouvait constater que le satané coucou était en plein vol. Comme je suis assez lent à la détente, je me suis d’abord dit que mon ami avait de la chance de voyager dans ces conditions, après je me suis dit qu’il avait de la chance de voyager dans ces conditions en ces temps de pandémie de coronavirus. Enfin, j’ai tout de même fini par prendre conscience que les compagnies aériennes faisaient voler des avions vides.
Pour avoir une idée de l’impact climatique des différents modes de transport, on se base sur les émissions de dioxyde de carbone par voyageur au kilomètre. Alors sur Internet, j’ai trouvé un calculateur de CO2. Pour les 606 kilomètres séparant Milan à Paris, en classe éco, le vol pèse en termes d’émission de CO2 77 kilos. C’est quinze fois plus qu’en train standard, quarante-cinq fois plus qu’en TGV. Autant dire, que face à nos inquiétudes concernant le climat, découvrir que les compagnies aériennes font voler des avions à vide, ça ne passe pas. Et c’est là que l’on réalise que derrière une aberration s’en cache une autre plus aberrante encore. Vous allez voir.
Non seulement les compagnies aériennes admettent faire voler des avions vides, mais on apprend qu’elles n’en ont pas le choix, vu les dispositions d’un règlement européen de 1993 sur les créneaux horaires aériens, nommés slots. Chaque compagnie possède des slots pour ses vols. Ses slots sont remis sur le marché tous les six mois sur la règle du « use it or lose it » (utilisé ou perdu). Pour qu’une compagnie aérienne puisse conserver son créneau, il faut qu’elle l’utilise au moins 80 % du temps, sans quoi il est remis sur le marché et peut être attribué à un concurrent.
Alors que des pays comme l’Italie décrètent le confinement de leur population, la Commission européenne semble prendre des mesures pour mettre fin à cette aberration. En effet, ce genre d’obligation peut être suspendue en raison de « circonstances imprévisibles et irrésistibles » et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé qu’un assouplissement temporaire des règles d’utilisation de ces fameux slots aéroportuaires allait être proposé.
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