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Bruno Donatini : dans les champignons médicinaux seul le mycélium a des vertus thérapeutiques

Article paru dans le journal nº 14

Où se cachent les vertus médicinales des champignons ? A rebours d'autres scientifiques qui affirment que le fruit du champignon a une valeur thérapeutique importante (à certaine conditions d'extraction), le docteur Bruno Donatini qui a consacré de nombreuses années à leur étude, affirme que seul le mycélium en a et nous explique sa position.




Vous semblez mettre en doute l’action thérapeutique des champignons. Tout ce que l’on dit sur leurs propriétés est donc inexact ?

Bruno Donatini Les champignons que vous trouvez dans les bois ou sur les étalages des marchés, c’est ce qu’on appelle le fruit du champignon  les champignons de Paris, les pleurotes, les cèpes, les girolles… Le fruit du champignon permet, par la voie sexuée, un brassage génétique. Au lieu d’être un clone, isolé, immuable pendant des milliers d’années, voire des millions d’années, le fruit des champignons brasse sa génétique et augmente ainsi sa diversité et sa résistance. Mais en nutrition, il est accessoire. Mis à part les bolets qui ont la propriété de faire remonter de façon spectaculaire le sélénium dans le sang, les autres champignons comestibles n’ont que peu d’action thérapeutique  s’ils ne sont pas consommés immédiatement, leurs principes actifs s’étiolent et la cuisson achève d’altérer leurs propriétés.  Ils ne se conservent pas car ils s’oxydent très rapidement, ce sont des éponges à métaux lourds, à pesticides et ils ont la propriété de capter la radioactivité de l’environnement.

Les champignons seraient donc finalement plus nocifs qu’autre chose

Pas exactement. Ce qui est efficace dans le champignon, c’est le mycélium. Le mycélium, c’est la partie noble, non contaminée qui pousse à 10 ou 20 centimètres sous la terre. Ce sont des filaments blancs qui se répandent en nappe par clonage (ils peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres carrés). Ce sont des petits canaux, des petites racines qui vont puiser tous les éléments minéraux autour d’eux et les répartir à des centaines de mètres de distance. Ils nourrissent les arbres et les végétaux à distance, sans avoir besoin des racines. Un arbre peut ainsi pousser 2 fois plus vite si un champignon lui est associé.

En quoi le mycélium a-t-il un pouvoir curatif plus clair ?

Le mycélium a le pouvoir de dégrader la cellulose. C’est lui, en fait, qui régénère la forêt : les feuilles tombant à l’automne ainsi que les arbres morts sont digérés par le mycélium qui va transformer toute cette cellulose en sucres digestibles qu’il va transmettre aux arbres via ses nappes souterraines et permettre le renouvellement de leur sève. Le mycélium est une incroyable usine enzymatique. C’est l’élément clef de toute végétation. Sans lui, la forêt deviendrait rapidement un désert. Il permet leur régénération.

Le scientifique préfère parler de mycélium plutôt que de champignon. On devrait donc parler des vertus thérapeutiques du mycélium et non du champignon et il y a autant de variétés de mycélium que de champignons. Le quiproquo est donc entretenu, car, ce que le grand public appelle champignon, le scientifique l’appelle mycélium mais le renomme champignon dans ses publications vulgarisées. Ce qui amène le grand public à croire, pour une question de vocabulaire que les champignons dans notre assiette auraient des vetus thérapeutiques !

Pourtant la thérapeutique par les champignons est connue depuis des millénaires et a démontré son efficacité

En effet, les plus expérimentés sont les chinois, les coréens et les japonais. Mais, soit ils utilisent du mycélium soit il s’agit de travaux « in vitro », c’est-à-dire en éprouvette, soit les produits sont injectés par voie intraveineuse. Dès qu’ils utilisent du champignon adulte au lieu de mycélium, il y a de nombreux blocages car ces produits ne sont que peu absorbés par l’intestin quand ils sont pris oralement.

Le shitaké n’a-t-il pas été étudié sous toutes ses formes ?

C’est vrai, et ce sont ces études qui permettent de conclure que, quand on le prend par la bouche, il n’y a pratiquement pas d’absorption, même en gélules ou en extrait car son sucre est une très grosse molécule (800 000 de poids moléculaire ) et le tube digestif n’est perméable qu’aux molécules d’environ 80 000 de poids moléculaire. Si vous consommez le shitaké tel quel, il ne se passe rien alors qu’in vitro, il stimule efficacement les globules blancs. Il faudrait, pour que cela fonctionne, le prendre en intraveineuse ou bien sous forme de mycélium associé à du chitosan. L’intérêt du mycélium, c’est qu’il présente ses sucres sous la forme de petits morceaux (le poids moléculaire est absorbable). Quand vous l’associez au chitosan de champignon, vous quadruplez l’absorption intestinale des sucres ramifiés riches en pentoses du shitaké. Dans ce cas, les gélules ont un véritable effet thérapeutique.

Vous dites en outre que tous les champignons appelés shitaké ne se valent pas ?

Les souches de champignons sont très différentes. Il y a autant de différence entre deux maïtaké qu’entre un chien et un chat. Si vous parlez de shitaké, c’est comme si vous parliez des mammifères. C’est un règne dans lequel il y a une grande diversité d’espèces. Dans le règne végétal, c’est toute une famille. En conséquence, il convient d’utiliser une souche spécifique et unique, choisie selon sa teneur en principes actifs.

Vous estimez aussi qu’il y a différents chitosan, n’est-ce pas ?

La chitosan qui est commercialisé par la plupart des laboratoires pour faciliter la perte de poids provient de la carapace des crustacés ou des crevettes car il est moins coûteux à extraire. Il a la propriété de capter les métaux lourds et les graisses et produit donc un effet minceur. Malheureusement, le chitosan de crustacés est contaminé par des résidus musculaires riches en éléments panallergènes comme la tropomyosine. La tropomyosine est responsable des allergies aux acariens, aux cafards, aux crustacés, aux poissons et produits marins, aux insectes, aux parasites intestinaux, aux mollusques. Elle englobe plus de 22 % des allergies.

Le chitosan végétal, issu des champignons, est, lui, dénué de risque de contamination par tropomyosine.

Différents champignons et leurs pathologies associées :

Le polypore versicolore (Coriolus versicolor). Utilisé dans les cas de candidoses (Candida albicans), d’herpès, d’infections, de grippes mais aussi  de cancers ou de sida en complément de leur thérapie, avec une amélioration de la qualité de vie et de la durée de vie.

Le Reishi (Ganoderma lucidum) qui exerce une action anti-inflammatoire et anti-virale. Il peut être associé au coriolus dans les cas de sida, de cancers, de grippes, d’herpès, d’infections. Il a la propriété de protéger le foie et d’agir sur les articulations.

L’Armillaire (Armillaria mellea) est également très intéressante dans les cas de stress, d’anxiété, de troubles du sommeil, de colopathie, de spasmophilie. En association avec la pleurote en forme d’huître (Pleurotus ostreatus), elle rend de grands services en cas de problèmes de peau comme l’acné et associée à l’hericium  (Hericium erinaceus), il aide à se sevrer du tabac, du café, de l’alcool et de diverses drogues.

Le maïtaké, lui, améliore la tolérance glucidique, fait baisser le taux de mauvais cholestérol et de triglycérides et lutte contre l’hypertension. En association avec l’Armillaria mellea et Ribes nigrum, il permet de faire chuter le poids de 3 à 12 kilos en 2 mois !

La pleurote en forme d’huître rend de grands services dans tous les troubles liées à la ménopause bouffées de chaleur, sécheresse vaginale…) et aux troubles menstruels.

La volvaire (Volvaria volvacea) et l’agaric du Brésil (Agaricus blazei) permettent de lutter contre presque tous les désordres immunitaires (déficit, maladies auto-immunes ou allergies). On peut également améliorer les patients souffrant de fibromyalgie, de problèmes de prostate, mais aussi de syndromes dépressifs légers ou de fatigue chronique. Des études sont en cours sur un protocole pour lutter contre l’arthrose.

Le traitement dure normalement 6 semaines mais peu se prolonger selon la gravité de la pathologie.





 

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