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Ne misez pas que sur la chimie pour soigner le cancer

Article paru dans le journal nº 31

Pendant des décennies, on nous a martelé qu’il n’y avait que la chimiothérapie pour lutter contre le cancer, et malheur à ceux qui donnaient à entendre une voix discordante. Non seulement de nombreuses études révèlent aujourd’hui l’intérêt de traitements plus naturels en complément, mais plus personne ne se gêne pour l’affirmer, tant ces thérapies sont aujourd’hui légitimées par la science.

Des études récentes affirment une fois de plus qu’il ne faut pas compter seulement sur les chimiothérapies pour agir sur un cancer. Les traitements hospitaliers sont souvent indispensables, mais la lutte contre une maladie aussi complexe ­nécessite une prise en charge ­globale, holistique du patient.

De la vitamine C à haute dose

Une étude américaine a été reprise par de nombreux médias, y compris les ­journaux médicaux, car elle montre un effet réel de la vitamine C sur le cancer. Ce n’est certainement pas une surprise pour vous, lecteur de cette revue qui a déjà souvent parlé des bienfaits de cette panacée, et en particulier des travaux de Linus Pauling (prix Nobel de chimie en 1954) qui a consacré une partie de sa vie à l’étudier.

Comme dans de précédentes études, pour obtenir un effet significatif, il faut utiliser la vitamine C à haute dose. Ces doses de plusieurs grammes par jour sont largement ­supranutritionnelles puisqu’elles correspondent à trois cents oranges par jour. Pour une telle ­prescription, il est indispensable ­d’utiliser une vitamine C de synthèse. Impossible en pratique et sur le plan ­financier ­d’appliquer cette posologie avec une ­vitamine C ­naturelle.

Sachez toutefois que la vitamine C de synthèse est une des rares vitamines à être ­strictement identique à son ­pendant ­naturel. Certes, celle-ci est plus efficace, mais cette spécificité ne tient qu’à une seule raison : dans la nature, elle est ­toujours associée à des flavonoïdes, des molécules antioxydantes puissantes qui ont un effet synergique dans leur action.

En traitement préventif, il est ­recommandé de consommer tous les jours 1 gramme de vitamine C ­naturelle en deux prises. En présence d’un cancer, il peut être utile dans un certain nombre de cas de prendre de fortes doses de ­vitamine C (de synthèse, donc). Notez que ces prises doivent se faire sous contrôle ­médical uniquement. Par ailleurs, il faut préciser que jamais la vitamine C seule, même à forte dose, n’a permis de faire régresser un cancer.

L’étude publiée récemment dans la prestigieuse revue Science a été ­réalisée sur des cancers du côlon, mais il est ­indéniable que la vitamine C est utile dans d’autres cancers, à commencer par celui de la prostate.

L’originalité de cette étude est de montrer que certaines mutations des cellules cancéreuses qui accentuent leur agressivité les rendent aussi très ­sensibles à la vitamine C. L’ajout de cette ­molécule pourrait ainsi permettre de combattre plus efficacement la ­maladie. Des études complémentaires, en ­particulier sur les ­synergies entre ­différents ­traitements et la vitamine C sont ­nécessaires. C’est le sens de la conclusion du Pr Lewis ­Cantley : « Nos découvertes ­fournissent le ­mécanisme ­rationnel pour explorer ­l’utilisation de la vitamine C dans le ­traitement de cancers colorectaux ­porteurs de ces mutations. »

Utilisation par voie intraveineuse

Pour atteindre de telles doses de ­vitamine C, il peut être nécessaire de la prescrire par voie intraveineuse. C’est ce que conclut une autre étude publiée en 2014. Ces travaux, qui portaient sur le cancer de l’ovaire, montraient eux aussi une synergie entre la vitamine C et les chimiothérapies. Les auteurs concluaient que la vitamine, administrée par voie intraveineuse à haute dose, améliorait l’efficacité de la chimiothérapie tout en diminuant ses effets secondaires.

L’importance de la flore intestinale

Là encore, rien de très nouveau pour les lecteurs de cette revue, mais il est toujours important de constater que ce qui est ­affirmé depuis des années par de nombreux ­thérapeutes et spécialistes des médecines naturelles est confirmé par la science.

Ainsi, nous savons ­parfaitement que les cancers, tout comme les ­maladies ­cardiovasculaires, trouvent leur ­origine dans des phénomènes ­inflammatoires ­chroniques à bas bruit. Ces ­micro-inflammations ­évoluent ­souvent pendant des années avant qu’un cancer ne se développe.

De plus en plus d’études font le lien entre ces phénomènes inflammatoires chroniques et la flore intestinale. C’est en particulier le cas dans le cancer du côlon, entre autres. Une étude montre ainsi que la flore intestinale perturbée est ­directement en cause dans la genèse des polypes malins du côlon.

Des liens entre gluten, ­perturbation de la flore et cancer sont fortement ­suspectés. Le Dr Réginald Allouche ­explique que ­certaines souches ­bactériennes ­intestinales créent de l’inflammation. Un régime trop riche en sucres et en viande perturbe le rapport entre les Firmicutes et les ­Bacteroidetes, les deux grandes ­familles de ­bactéries ­intestinales, augmentant ­ainsi les ­phénomènes inflammatoires.

Traitements plus efficaces

Inversement, toutes les bactéries de ­l’intestin n’ont pas un effet négatif. ­Certaines vont influencer positivement l’efficacité des traitements. Le Pr Laurence Zitvogel a ainsi montré que l’équilibre de la flore était important pour notre ­système immunitaire et pour ­l’efficacité des traitements d’immunothérapie ­utilisés aujourd’hui dans certains cancers.

Ces études, pour une fois, concernent ­l’animal, mais aussi l’homme. Des ­travaux menés à l’Institut Gustave-Roussy de ­Villejuif ont montré le rôle positif de la flore dans le traitement du mélanome. Ce qui amène le Pr Zitvogel à conclure : « Ces travaux montrent que le ­microbiote dicte la ­réponse thérapeutique, ce qui ouvre des perspectives intéressantes de traitement. Les spécialistes regrettent le flou ­réglementaire actuel en France ­concernant l’utilisation des probiotiques comme médicaments qui pourraient ­devenir des adjuvants thérapeutiques en oncologie. »

Évidemment, nous n’avons pas ­attendu ces recherches pour prescrire des ­probiotiques à tous nos patients sous chimiothérapie, car cela les aide ­également à supporter les traitements et à avoir un meilleur confort intestinal.

Du côté de la mycothérapie

La mycothérapie a de l’avenir. L’utilisation de champignons médicinaux n’est pas nouvelle. Ce qui l’est, c’est le nombre d’études scientifiques pour en étudier les principes actifs et en confirmer l’intérêt thérapeutique. Les molécules actives les plus étudiées et plébiscitées sont : le lentinane (extrait de shiitaké), immunostimulant très étudié dans les cancers digestifs (côlon, estomac) ; le PSK, extrait de karawataké, immunostimulant puissant étudié dans les cancers digestifs, ORL et du poumon (des études confirme par ailleurs qu’il favorise une meilleure récupération après une chimio) ; les bêta-glucanes (extrait du maïtaké), très étudié dans le cadre du cancer du sein, du poumon et de la prostate. Au vu des nombreuses études, la mycothérapie devrait être intégrée aux protocoles d’oncologie.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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