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L'appendicite chronique : personne ne la soupçonne

Article paru dans le journal nº 34

L'appendicite chronique serait-elle une des causes du reflux gastro-oesophagien, de la maladie de Crohn, de l'inflammation chronique de l’intestin, des diarrhées, des la constipation, des douleurs intestinales chroniques..? On parle toujours de la crise d'appendicité, mais on ignore souvent que l’appendicite peut être chronique et qu'elle fait des ravages au quotidien dans tout le système digestif. Un nouveau regard se pose sur l’appendice et des solutions se présentent.

Quand on fait des études de médecine, l'apprentissage sur l’appendice se réduisent à la portion congrue puisque, de l’avis général, il ne sert à rien. Et pourtant…

L'appendice est-il si inutile que ça ?

Anatomiquement, l’appendice est un petit organe creux, en forme de doigt, attaché au cæcum (la partie du gros intestin située en bas et à droite du ventre). Son embouchure est située tout à côté de celle de l’intestin grêle. La médecine ne reconnaît aucune fonction digestive à l’appendice. Au mieux s’apparente-t-il aux amygdales car, comme elles, il renferme derrière sa muqueuse de nombreux îlots lymphoïdes chargés de fabriquer des globules blancs (des lymphocytes en l’occurrence).

Cette notion d’inutilité digestive est bien établie car on ne trouve généralement rien dans un appendice, sinon, quelques débris desséchés de matières. Il ne sécrète aucune hormone ni aucun suc digestif.

Alors que fait-il là ? On considère unanimement qu’il est le vestige d’un organe qui s’est réduit et atrophié avec le temps.

L’appendice ne devient un sujet médical que lorsqu’une complication infectieuse aiguë survient, c’est la crise d’ap- pendicite, bien connue, mais en dehors de cette urgence médicale, rien à dire à son sujet. Du moins pour la plupart des médecins.

L’appendicite chronique chez 7 000 patients

Le regard sur l’appendice et son rôle dans tout le processus de digestion est en train de changer grâce aux recherches d’un chirurgien – Georges Pourtalet – qui en a sans doute découvert la véritable fonction.

Mieux que sa fonction, il a mis à jour tous les désordres de santé et les pathologies qui seraient liées à une appendicite chronique, une inflammation permanente de l’appendice.

Comme bien souvent, c’est l’expérience de la maladie qui incite à chercher de nouveaux paradigmes. Et comme beaucoup d’enfants, le Dr Georges Pourtalet a lui-même subi une ablation de l’appendice. Mais il a conservé en mémoire qu’à la suite de l’intervention chirurgicale, ses propres désordres digestifs et douleurs abdominales ont totalement disparu.

C’est pourquoi, après ses études de médecine et de chirurgie, il s’est intéressé de près à l’appendice, au grand étonnement de ses collègues, développant la théorie de l’appendicite chronique.

Cette piste s’est rapidement révélée être une véritable solution pour nombre de patients qui venaient le voir pour des troubles digestifs aussi divers que :

En somme, toutes les pathologies liées au système digestif, de l’estomac jusqu’au côlon.

Tout au long de ses trente-cinq ans de carrière, le Dr Pourtalet a réalisé quelque 7 000 ablations d’appendice, et constaté qu’aucun d’entre eux n’était intact.

Examinées par un anatomopathologiste, les muqueuses des appendices présentaient toutes des microplaies ou des ulcérations. Pour le Dr Pourtalet, ces micro-plaies étaient le signe clinique qu’ils présentaient bien un état inflammatoire et qu’il était sur la bonne voie. Le diagnostic médical pouvait alors être posé, le paradigme sur l’appendice changé, tous ces patients souffraient d’appendicite chronique.

Inflammation et sucs digestifs

Et tout devient limpide grâce à la logique de l’inflammation de l’appendice dont le Dr Pourtalet établit les causes et les effets comme suit.

  • À l’origine, l’appendice subit une agression occasionnée par des envahisseurs : microbes, virus, champignons, parasites.
  • Après avoir passé l’estomac, ils se retrouvent dans le côlon droit et y prolifèrent. Puis ils attaquent la muqueuse pour tenter d’entrer dans l’organisme : les micro-plaies trouveraient ici leur origine, l’appendice faisant partie du côlon droit.
  • Les sécrétions digestives s’écoulant dans le duodénum parcourent ensuite tout l’intestin grêle et atteignent avec le bol alimentaire le côlon droit. Le premier orifice qu’elles rencontrent est l’appendice. Comme il est toujours vide, elles s’y engouffrent sans difficulté.
  • Les sucs gastriques, au pouvoir agressif et destructeur grâce aux enzymes du pancréas notamment, empêchent la cicatrisation des plaies, les creusent même et s’attaquent finalement à ce qui est derrière la muqueuse, les îlots lymphoïdes et la couche musculaire intestinale. Aucun médicament protecteur (comme un pansement gastrique) n’étant capable d’entrer dans l’appendice, il reste malade dès la première infection intestinale. Et quel nourrisson n’en a jamais eu ?

Les sucs: ennemis intimes?

Lorsque nous mangeons, une quantité de sucs bilio-pancréatiques intacts (libres), proportionnelle à la quantité de nourriture ingérée, atteint le   gros intestin.

Les sucs digestifs les plus corrosifs sont sécrétés une fois que les aliments ont quitté l’estomac. Les sucs bilio-pancréatiques sont chargés de transformer les aliments en nutriments qui passeront la muqueuse intestinale pour être transportés par le sang. Les sucs sécrétés par le pancréas sont les plus agressifs car ils contiennent des enzymes aux pouvoirs de dissociation des molécules les plus forts et les plus spécifiques.

Si les aliments sont des sucres rapides, ils passent très vite dans le sang, d’où le danger que représentent ces aliments en raison du pouvoir destructeur des sucs pancréatiques libérés pour les décomposer et de leur prédilection à stagner dans le côlon droit (jusqu’à 25 heures!). C’est la raison pour laquelle les personnes qui ont un côlon en mauvais état supportent mal les aliments gras et liquides (comme le lait entier), les fritures, les jus de fruits le matin, les potages gras ou les sauces.

Connaissant très bien les effets destructeurs de ces sucs, notre corps va tout mettre en œuvre pour s’en prémunir. On pourrait dire que, comme un aphte dans la bouche pousse à éliminer tout aliment acide de l’alimentation, les plaies de l’appendice vont dérégler le système digestif pour nous inciter à modifier nos habitudes alimentaires. Et les conséquences ne sont pas minces.

Les conseils nutritionnels anti-sucs

Une mauvaise alimentation ou des règles alimentaires erronées vont contribuer à stimuler l’afflux de sucs digestifs particulièrement agressifs qui entretiennent l’inflammation de l’appendice.

  • Manger solide de façon à ce que les aliments, en jouant un rôle d’éponge, absorbent les sécrétions digestives présentes dans l’estomac. L’eau doit être amenée par les aliments. Ainsi, ces sécrétions, pour agressives qu’elles sont, n’auront pas le temps d’atteindre le côlon.
  • Éliminer les aliments qui contiennent des sucres rapides afin d’éviter la sécrétion précoce d’enzymes pancréatiques corrosives.
  • Prendre un petit-déjeuner copieux avec des sucres lents (pain, pâtes,semoule, féculents ou céréales). On peut y associer des protéines.
  • Deux notions essentielles : un repas doit comporter des aliments à fibres comme des légumes verts. Mais comme ces aliments ne sont pas assez absorbants, ils doivent aussi être accompagnés de féculents pour « faire éponge ».
  • On ajoutera des protéines (viande, poisson, volaille), des graisses (mais non issues de fritures, afin d’éviter la sécrétion précoce  qui aggravent l’inflammation). Pour les sucres rapides, mieux vaut les absorber au moment du dessert afin qu’ils se mélangent au semoule, féculents ou céréales). Éviter la prise de produits lactés.

Pathologies digestives et foyer inflammatoire

Outre le dérèglement de la digestion et des organes liés à ce grand cycle, le maintient d’un foyer inflammatoire chronique entraîne par exemple chez la femme le développement d’adhérences dans la région pelvienne entre les intestins, les trompes et les ovaires. Ces adhérences peuvent induire des stérilités. L’inflammation chronique dans l’intestin, lieu où vivent des millions de bactéries, favorise le développement de différentes maladies chroniques intestinales : maladie de Crohn, syndrome de l’intestin irritable, diarrhées et constipations chro- niques, etc.
Il a également été constaté la disparition d’infections urinaires suite à l’ablation de l’appendice.

Diagnostiquer une appendicite  chronique

Puisqu’il n’y a pas de marqueurs particuliers de l’appendice chronique, son diagnostic n’est pas aisé. On peut toutefois retrouver à chaque fois :

  • une douleur à la pression dans la fosse iliaque droite. En appuyant fort dans cette région, une douleur aiguë peut survenir,
  • des douleurs à cet endroit lors de la digestion et de certains efforts car le psoas, muscle puissant, passe devant l’appendice et peut le comprimer lors de certains mouvements.
  • On retrouve aussi comme indication trois signes persistants dans le temps, au moins quinze jours :

–  une douleur à la pression sur le psoas droit au niveau de son attache fémorale,
–  une douleur à la pression de l’extrémité de la 11e côte droite,
–  une douleur de contact au niveau du point de Mac Burney (point qui se situe à mi-distance entre le nombril et l’appendice).

Le diagnostic de l’appendicite chronique est souvent tardif et intervient après des années de souffrances intestinales. Pour l’heure, le traitement recommandé par le Dr Pourtalet et d’autres chirurgiens se résume simplement à l’ablation de l’appendice.

Dans un premier temps, on peut se tourner avec l’aide d’un thérapeute vers la prise d’huiles essentielles à visée an- ti-infectieuse ou vers l’homéopathie pour les foyers infectieux chroniques. Pour les enfants, penser de plus à un traitement antiparasitaire car les oxyures peuvent facilement déclencher une inflammation de l’appendice.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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