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Manger cru, mais pas que…

  • Manger cru, mais pas que…
Article paru dans le journal nº 48

Depuis des décennies, les partisans du « cru » traitent de noms d’oiseaux les partisans du « cuit ». Et vice versa. Cette guerre ne cessera pas tant que chacun restera convaincu de détenir la vérité. Alors que penser ? La réponse est sans doute (« comme d’hab’ ») dans la voie du milieu : manger cru, oui, mais avec du cuit ou alors manger du cuit, mais avec du cru.

J’ai été fortement impressionné lors de ma rencontre avec Irène Grosjean. Cette dame de quelque 90 ans pratique le « crudivorisme » depuis plus de 50 ans. Le crudivorisme est un régime alimentaire constitué d’aliments crus, non transformés, et souvent des aliments biologiques ou des aliments sauvages, incluant des aliments vivants, de la nourriture vivante. Autant dire que son métabolisme lui dit merci, tant « elle pète la forme ».

Même si depuis quelques années de nombreux opportunistes ont emprunté la « voie du cru », elle reste la pionnière indiscutable, « l’Irène du cru ». Depuis cette rencontre avec Irène Grosjean, j’ai modifié mon alimentation, déjà « bio » et à forte tendance végétarienne. J’ai ajouté systématiquement des crudités à mes deux principaux repas : 80 % en été, 50 % en hiver. Le résultat ne s’est pas fait attendre : une perte de poids de plus de 8 kg.

Pousse d’épinard bio

J’ai associé à ce régime une réduction drastique de ce que mon père appelait, quand il voulait retrouver sa ligne, « le régime des 3 P » (pain, pâtes, patates). La condition sine qua non pour adhérer au crudivorisme est de consommer des produits alimentaires de première fraîcheur. La pousse d’épinard bio doit frétiller dans l’assiette au contact du filet d’huile d’olive ! En bref, manger des produits frais bio locaux et de saison. Le reste doit être éliminé sans aucune pitié.

Il est indiscutable que la non-cuisson préserve les qualités nutritives de l’aliment. Rappelons quand même qu’à la base l’Homo erectus était un cueilleur et mangeait des racines. C’est la découverte inattendue du feu qui a bouleversé sa vie (avec le feu, il a cuit ses aliments).

Éviter les carences

Les détracteurs du cru reprochent à cette « philosophie alimentaire » les carences qu’elle induit… Ce n’est pas faux ! C’est la raison pour laquelle il est fondamental d’associer aux fruits et légumes crus des huiles vierges (première pression à froid selon les saisons, noix, pépins de raisin, olive, tournesol…), des oléagineux (amandes, sésame, noisettes…), des fruits secs à forte teneur calorique et vitaminique (abricots, figues, dattes…) pour avoir une alimentation équilibrée.

L’autre pierre d’achoppement de ce type d’alimentation est régulièrement évoquée par les amateurs en herbe (ou en salade) : « Je gonfle dès que je mange la moindre crudité… » Normal, vous demandez à votre système digestif un effort inhabituel pour lui, alors il se rebiffe. Avant de vous lancer dans le cru, habituez votre organisme (après une bonne cure de probiotiques de deux mois afin de relancer la flore intestinale déficiente) par des jus de légumes frais, des graines germées, des jeunes pousses… Pourquoi ne pas également supplémenter vos soupes et salades avec de l’ultra-levure en poudre ? Quand vous serez « rodés » à ces nouveaux apports alimentaires, vous pourrez alors vous lancer dans le crudivorisme.

Commencez par les légumes les moins agressifs, comme l’avocat et la betterave, mélangés aux légumes verts (salade, blettes, épinards…) et autres racines (carottes, navets, radis…). Manger cru, exclusivement cru, c’est se priver de certains légumes que l’on ne peut consommer sous cette forme, comme la pomme de terre (préférez-lui la patate douce, plus digeste) ou les aubergines…

Avez-vous déjà essayé, la cuisson nituké ?

Cette cuisson est inspirée des principes du Japonais Georges Ohsawa, dans les années 1950-1960. Avant de parler, de la cuisson à proprement parler, un mot sur le soin apporté au Japon à la découpe des légumes. Utiliser une lame affûtée pour ne pas les abîmer, tailler les légumes le plus régulièrement possible, ceci afin de décupler les saveurs, réduire le temps de cuisson et réduire la perte nutritive des légumes. Faites revenir un légume aussi peu digeste que le chou par exemple dans un faitout, et un peu d’huile, sur un feu fort. Quand le chou aura diminué de volume, salez-le. Les composants indésirables se seront volatilisés. Ajoutez un second légume différent du premier (potimarron, carottes…) et recommencez la « saisie » à feu fort et sel fin. Versez un verre d’eau (ou un demi) frémissante pour cuire à la vapeur. Couvrez, laissez cuire à feu doux 10 minutes.

Bien mâcher

Utilisez donc la fameuse cuisson à « vapeur douce » (98 °C quand même !) ou la grillade (à l’unilatérale, l’aubergine est fameuse agrémentée d’un filet d’huile d’olive et d’une pointe de purée d’ail), à moins que vous n’optiez pour la cuisson nituké. Impossible également de consommer crues céréales et légumineuses (association idéale pour les végétariens) : cela ne serait pas forcément une bonne idée. Consommez régulièrement des céréales douces du type orge, avoine, quinoa (80 g maximum) et des légumineuses, lentilles, pois cassés (50 g maximum par repas).

Personne ne vous fera de reproches, surtout pas vos intestins. Le secret initial du « manger cru », c’est avant tout le « bien mâcher », car 80 % du travail se fait lors de la mastication par le biais de la salive (le premier informateur immunitaire). Ne diluez pas votre salive en buvant pendant les repas (excepté un petit coup de rouge bio et tanique). Plutôt que de faire « la soupe à la grimace » essayez plutôt le crudivorisme et on en reparlera…

« Tout de bon », comme dirait Irène Grosjean !

 


 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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