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Vaccin contre la grippe aviaire : vous a-t-on fait prendre des risques évitables ?

  • Vaccin contre la grippe aviaire : vous a-t-on fait prendre des risques évitables ?
Article paru dans le journal nº 60

En cette fin septembre, un scandale met en cause le laboratoire britannique GlaxoSmithKline à propos de son vaccin Pandemrix, utilisé en 2009 contre le virus H1N1, dont les effets secondaires graves auraient été passés sous silence. Que cela révèle-t-il de nos systèmes d’alerte ?

Le British Medical Journal (BMJ) vient de publier une enquête sur le vaccin Pandemrix, utilisé pendant l’épidémie de grippe aviaire en 2009-2010. À l’époque, sous l’égide de Roselyne Bachelot, la France en avait commandé 50 millions de doses – avant d’en annuler une partie.

Dans le cadre d’une action en justice pour un cas de narcolepsie (trouble rare du sommeil associant grande fatigue et endormissements incontrôlés à n’importe quel moment de la journée) après vaccination par le Pandemrix, les rédacteurs du BMJ ont eu accès aux rapports de sécurité du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), fabricant de ce vaccin. En tout, en Europe, 1 300 personnes ont officiellement déclaré l’apparition de cette pathologie après vaccination par le Pandemrix (dont une soixantaine en France), et des actions en justice sont encore cours.

Or, par simple comparaison des notifications d’effets indésirables, un chercheur en épidémiologie, Tom Jefferson, et l’équipe du BMJ ont pu mettre en évidence qu’être vacciné avec le Pandemrix plutôt qu’avec l’Arepanrix (autre vaccin contre la grippe H1N1, quasi-équivalent, conçu par le même laboratoire) exposait à une probabilité quatre fois supérieure de paralysie faciale, neuf fois supérieure de convulsions, cinq fois supérieure de décès consécutifs à la vaccination, et globalement à cinq fois plus d’effets indésirables que l’Arepanrix ou qu’un autre vaccin, lui sans adjuvant. Des éléments qui peuvent guider le choix d’un produit plutôt qu’un autre, non ?

Les ressorts d’un choix

En toute probabilité, le laboratoire GSK connaissait la situation. Il n’a pourtant pas cru bon d’en informer les prestataires de soins, ni de retirer le Pandemrix du marché. Quant à l’Agence européenne du médicament, censée garantir au mieux la santé des usagers, elle n’a pas pu, su ou voulu analyser ces signaux d’alerte et en tirer les conséquences. En réponse aux questionnements du BMJ, elle a déclaré ne pas avoir les moyens méthodologiques de comparer les taux d’effets indésirables entre deux produits.

La crainte d’une pandémie imminente a conduit de nombreux pays européens à autoriser la mise sur le marché de ces vaccins sur la base de données insuffisantes (car issues d’un autre vaccin, créé lui contre le virus H5N1). Plusieurs d’entre eux, dont la France, ont même été convaincus par GSK de prendre en charge d’éventuels dommages et intérêts à régler aux potentielles victimes d’accidents vaccinaux. La moindre des choses, dans ce contexte, aurait été de mettre en place les conditions d’un contrôle institutionnel renforcé.

Une telle histoire interroge sur le rôle des autorités de santé en matière de surveillance des effets secondaires nocifs d’un médicament. Concernant le Pandemrix, il aura fallu huit ans de recherches et de procès pour que les informations sur les effets secondaires graves de ce vaccin soient connues de tous. Est-ce acceptable ? « Le secret ne devrait pas avoir sa place dans les actions de santé publique », s’insurge Tom Jefferson, appelé comme témoin expert dans cette affaire.

Et en France ?

En France, selon les rapports de l’Agence française de sécurité sanitaire (Afssaps), plus de 5,7 millions de personnes ont été vaccinés contre le virus H1N1, dont plus de 4,1 millions par le Pandemrix de GSK. La majorité des autres vaccinés, principalement des femmes enceintes et des nourrissons, l’ont été avec le vaccin sans adjuvant Panenza de Sanofi Pasteur (plus d’1,6 million de personnes).

Références :

- "Pandemrix vaccine: why was the public not told of early warning signs?", BMJ.

- "Bilan de pharmacovigilance des vaccins antigrippaux A/H1N1", AFSSAPS.

 

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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