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L’Académie nationale de médecine se prononce en faveur de l’obligation vaccinale anti-Covid

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Dans un communiqué daté du 25 mai, l’Académie nationale de médecine appelle de ses vœux l’extension progressive de l’obligation vaccinale, y compris aux adolescents et aux enfants, nécessaire selon elle pour l’acquisition d’une « immunité collective ». Celle-ci impliquerait, selon le communiqué, que 90 % de la population adulte ou 80 % de la population totale (enfants inclus) soit vaccinée pour espérer contrôler l’épidémie, ce que les mesures individuelles (gestes barrières) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de réaliser dans la durée, expliquent nos académiciens.

En pratique, il s’agirait donc pour l’institution de rendre la vaccination contre le SARS-CoV-2 exigible pour tout un ensemble de personnes aux activités professionnelles "stratégiques" (conduite de l’État, enseignement, santé, police, pompiers, armée, approvisionnement de la population, services en contact avec le public), mais aussi en préalable à toute activité comportant des déplacements ou des rassemblements, ainsi que pour les donneurs de sang, de tissus ou d’organes et pour les étudiants avant la rentrée 2021… Autant dire une très large partie de la population.

Vous ne trouverez pas, dans cette « autosaisine » de l’Académie sur une question politique concernant les libertés publiques, la recherche d'un consensus social large fondé sur des bases scientifiques indiscutables. Nombre des questions épineuses y sont en effet balayées d’un revers de main : quel est l’intérêt de la vaccination des enfants lorsque leur risque de décès par Covid est mille fois inférieur à celui des nonagénaires ? Quel sens y a-t-il à fixer arbitrairement un seuil d’immunité collective (vaccinale) à 80 ou 90 % de la population lorsque la réduction de la contagiosité par le vaccin reste à ce jour incertaine ? La réticence des parents des enfants de 12-15 ans à la vaccination (anticipée dans le communiqué) n’est-t-elle pas compréhensible lorsque l’Agence européenne des médicaments s’apprête à fonder son avis, attendu en juin, sur la base d’études de phase III fournies par le laboratoire Pfizer dans le cadre d’une évaluation accélérée ? L’Académie nationale de médecine, déjà critiquée par le passé pour des prises de positions plus sociétales que médicales (1) ou des problèmes de liens d’intérêt (2), préfère ici asséner des arguments d’autorité polémiques que de prendre acte des légitimes hésitations d’une part de la société.

 

(1) « Pourquoi l’avis de l’Académie de médecine sur la PMA surprend même ses membres », Huffpost, 24/09/2019

(2) « Affaires en série : pour qui roule l'Académie de médecine ? », Marianne, 05/05/2017



 

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