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La spasmophilie, un équilibre à retrouver
Ses manifestations sont décrites depuis plus de cent ans par de nombreux médecins et scientifiques et son nom est répertorié dans les dictionnaires médicaux. Pourtant, la spasmophilie – qui n’est pas une maladie mais un terrain – reste méconnue. Le point sur ses particularités tant physiques qu’émotionnelles, auxquelles la naturopathie peut apporter de réelles réponses thérapeutiques.
La spasmophilie pourrait concerner près de 20 % de la population. Dans l’immense majorité des cas, elle est latente ; les spasmophiles sont bien portants. Une minorité d’entre eux, en revanche, s’engage dans un parcours du combattant, car rien ne semble expliquer leur mal-être. Car si la description des crises de tétanie est généralement bien admise par le corps médical, la notion de spasmophilie fait encore débat, à cause du flou entourant sa définition. Pourtant, elle résulte d’un mécanisme bien plus logique qu’il n’y paraît, et se caractérise par un mode de réaction global de l’organisme avec des particularités.
La spasmophilie serait constitutionnelle ; l’expression d’un terrain présent dès la naissance. L’iridologie permet d’ailleurs de détecter celui-ci chez les enfants. On sait qu’avoir des parents spasmophiles y prédispose, ce qui confirme son aspect héréditaire. On peut aussi rechercher le signe de Chvostek (contraction de la lèvre supérieure lorsqu’on tapote le nerf facial au niveau de la pommette).
Comment la définir ?
La spasmophilie peut être définie comme un mode de fonctionnement instable, un dispositif de protection perpétuellement en recherche d’équilibre. En fait, les spasmophiles sont des champions de l’adaptation ! Chez certains, cet équilibre disparaît : un stress récurrent, un mode de vie inapproprié, des changements hormonaux peuvent faire basculer une spasmophilie latente. Le processus peut s’aggraver petit à petit ou brusquement ; après une période de surmenage ou de forts enjeux, le spasmophile décompense au moment où il pourrait enfin souffler. Ce mécanisme est à la fois complexe et redoutable : complexe, parce qu’il demande une prise en charge à plusieurs niveaux ; redoutable, car il est capable de s’autoalimenter jusqu’à la rupture.
Seule une action globale (c’est-à-dire aussi bien sur les causes organiques que sur les raisons du stress) peut briser le cercle vicieux de la spasmophilie.
L’opposition aveugle, une erreur à éviter
Quoi qu’il en soit, il est fondamental de considérer la spasmophilie comme un mécanisme protecteur qui s’emballe, et non comme une ennemie. Devant elle, il faut changer de regard : on ne peut pas s’opposer à un système de protection, mais on peut le comprendre et le moduler en douceur. Dès lors, toute opposition frontale à un des effets du système spasmophile, telle l’utilisation de bêtabloquants ou d’anxiolytiques, ne fera, à terme, qu’aggraver l’hyperexcitabilité musculaire.
Ainsi, comme un déficit en calcium oblige la cellule à abaisser son seuil de réactivité pour conserver une activité normale, une opposition aveugle à l’un des mécanismes de la spasmophilie ne conduira qu’à augmenter la réactivité de l’organisme. D’autant que les symptômes de la spasmophilie s’autoentretiennent et sont dépendants les uns des autres… même lorsque le stress ou la fatigue qui les ont déclenchés n’ont été que passagers.
Chez les spasmophiles, le système nerveux neurovégétatif autonome, qui régit chaque muscle et organe et contrôle toutes les sécrétions digestives ou hormonales, est stimulé de façon disproportionnée ou anarchique. Ces personnes fabriquent plus d’adrénaline que la moyenne : c’est l’hormone de l’effort, de la lutte contre la fatigue et le stress, mais aussi le principal neuromédiateur du système orthosympathique, celui qui gère essentiellement l’éveil et la vigilance.
Une hypersensibilité à l’action de l’adrénaline est également envisagée dans le cas de la spasmophilie : l’organisme surréagit à une dose d’adrénaline pourtant considérée comme normale. C’est le début d’un cercle vicieux sans fin, car la fatigue appelle une sécrétion d’adrénaline, qui entraîne à nouveau une accumulation de fatigue, donc une sécrétion d’adrénaline… La fatigue, surtout matinale, est d’ailleurs le premier symptôme signalé dans les états de spasmophilie décompensée. L’aggravation momentanée au repos est également une particularité du terrain spasmophile. Le stress et la fatigue sont des facteurs aggravants.
Des caractéristiques spécifiques
De nombreux symptômes sont observés ici, sans lien évident entre eux : colopathie fonctionnelle ou syndrome du colon irritable, difficultés digestives, crispation des mâchoires, contractures musculaires, sensation de boule dans la gorge, tachycardie sans gravité, vertiges, troubles visuels, hypotension orthostatique, fourmillement ou engourdissement dans les extrémités, insomnie, sentiment d’oppression respiratoire, anxiété, hyperémotivité, dépression légère, nervosité, « nœud » au plexus solaire, règles douloureuses, syndrome prémenstruel, crampes… On note aussi des symptômes digestifs, respiratoires, musculaires et émotionnels, des antécédents de crise de tétanie ou de malaise vagal.
Mode de vie et nutrition
L’alimentation et l’hygiène de vie sont les piliers du maintien à l’équilibre d’un terrain spasmophile. Un régime déséquilibré et/ou un mode de vie inadapté pourront révéler brusquement un terrain spasmophile latent. Longtemps systématiquement associée à une carence en magnésium, la spasmophilie est, en fait, un défaut de gestion de nombreux nutriments : magnésium, calcium, vitamines B, D3, zinc, manganèse, oméga-3, etc.
L’alimentation doit apporter au quotidien tous ces éléments que l’organisme spasmophile ne peut pas fabriquer alors qu’il en est un gros consommateur. Il s’agit donc de privilégier une alimentation saine, sans additif ni pesticide, et de limiter café, alcool, tabac et boissons énergisantes. Attention, aussi, à l’excès de fruits crus, de yaourts et de jus de citron, responsables de graves aggravations de la spasmophilie par déminéralisation. L’équilibre intestinal est à rétablir ou maintenir, en évitant si nécessaire les produits laitiers ou le gluten.
Gare au magnésium
En outre, une attention aiguë est à porter au terrain émotionnel. Il faudra, de fait, soigner son sommeil, choisir des méthodes de gestion du stress, faire le point sur son exposition aux ondes et opter pour une activité sportive adaptée – peu de spasmophiles le savent, mais l’activité physique permet de brûler l’adrénaline produite en excès.
L’erreur la plus fréquente, ici, est de se complémenter en magnésium en permanence : on risque d’entraîner une aggravation de la spasmophilie, car l’organisme s’habitue à cette supplémentation et élimine chaque jour le surplus, réaction logique d’adaptation pour le maintien de l’équilibre minéral. Alors quand la béquille disparaît, les carences flambent !
De plus, si le magnésium est pris seul, il risque de ne pas trouver les cofacteurs indispensables à son assimilation. Certains spasmophiles n’ont pas vraiment de carence en magnésium ; simplement, pour de multiples raisons génétiques ou de déficiences acquises, ils l’utilisent mal, ou très peu, tout en le dépensant de façon excessive. Si la perméabilité membranaire des cellules est altérée, les oligo-éléments peuvent avoir simplement du mal à entrer dans la cellule. Le plus souvent, il s’agit de carences globales : en minéraux, oligo-éléments, vitamines et oméga-3.
Ces nutriments sont nécessaires pour toute l’activité enzymatique, et notamment pour la fabrication des neuro-transmetteurs. Leur apport doit être le plus complet et le plus naturel possible, car nombre de ces éléments sont interdépendants. Privilégiez les oligo-éléments et le magnésium d’origine naturelle, comme avec la dolomie, roche naturellement riche en calcium et magnésium, dans un rapport équilibré.
Focus sur le foie
Les thérapies naturelles considérant l’organisme comme un tout permettent de rétablir l’équilibre en profondeur. Par exemple, tout traitement de la spasmophilie doit penser à soigner le foie, car il est au cœur de toutes les réactions d’adaptation : fabrication de transporteurs d’hormones, stockage des vitamines et minéraux, transformation de la vitamine D3, gestion du glucose, destruction d’éléments toxiques, nutrition des cellules, protection du microbiote intestinal, etc.
Le foie est donc sursollicité en permanence chez les spasmophiles, équilibristes de l’adaptation : pourtant, on pense peu à préserver cet organe, toujours plus ou moins fragile, même chez les personnes à la spasmophilie latente.
L’intérêt des médecines douces
L’homéopathie est une base solide de l’accompagnement du spasmophile par la sélection de remèdes de terrain. La phytothérapie, elle, va drainer, reminéraliser, favoriser la détente et le sommeil. La gemmothérapie, soit l’utilisation de bourgeons de plantes (en particulier de figuier et de tilleul), est particulièrement adaptée ici grâce à son action douce et complète sur le système nerveux. Les huiles essentielles, pour leur part, agiront autant au plan émotionnel qu’au plan organique ; quant à la sophrologie, au yoga et à l’art- thérapie, ils occupent une place de choix dans la prise en charge.
Traiter la spasmophilie naturellement
La spasmophilie s’accompagne souvent, encore aujourd’hui, d’un parcours du combattant à l’issue duquel le patient sera, faute de mieux, « classé » dans une des catégories suivantes : dépressifs, anxieux, fibromyalgiques, voire malades imaginaires… C’est le constat de Marie Chetaille, naturopathe, auteure de Spasmophilie, la détecter et s’en libérer (éd. Dangles). Souvent assimilée à une simple carence en magnésium, cette « inconnue » cache un processus beaucoup plus complexe qui dépend de notre mode de vie et de notre environnement – il s’agit en effet d’un problème de terrain, et non d’une maladie. Ainsi, si la spasmophilie ne se guérit pas en tant que telle, rééquilibrer un terrain et de voir disparaître les désagréments reste possible. D’ailleurs, une fois apprivoisé, le terrain spasmophile révèle bien des richesses ! À partir de sa pratique clinique, l’auteure explique les mécanismes biologiques du terrain spasmophile et présente des solutions concrètes alliant phytothérapie, aromathérapie, homéopathie, nutrition et hygiène de vie. Particulièrement exhaustif et pédagogique, nourri par les dernières découvertes médicales, son ouvrage fait le lien avec plusieurs maladies de société (insomnie, burn-out, fatigue chronique) et diverses pathologies émergentes, comme la fibromyalgie ou l’électrosensibilité.
Des spasmophiles possédant le même terrain peuvent avoir des évolutions radicalement différentes. Leurs symptômes sont souvent associés et/ou confondus avec la fibromyalgie, qui serait pour certains une spasmophilie très aggravée. Mais certains patients restent sans prise en charge, car ils n’entrent pas tout à fait dans les critères de la fibromyalgie – preuve que l’on ne peut pas faire d’amalgame, même s’il y a des points communs. La détection précoce du terrain spasmophile pourrait peut-être permettre d’éviter de basculer vers la fibromyalgie. L’étude de la spasmophilie est donc plus que jamais d’actualité, et réagir rapidement à un environnement toxique n’est pas un handicap !
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