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Libido en berne ? C’est peut-être votre vernis à ongles

  • Les phtalates perturberaient la libido féminineLes phtalates perturberaient la libido féminine
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Troubles de l’ovulation, du cycle menstruel ou de la libido… Et s’ils étaient en partie causés par les phtalates présents dans votre environnement ? C’est en tout cas ce que laisse penser une étude parue récemment dans la revue Environmental Health Perspectives.

Des chercheurs ont exposé des souris femelles à de faibles doses de phtalates et ont remarqué que cela suffisait à diminuer, voire inhiber, certains comportements indispensables à l’accouplement. Leurs résultats suggèrent qu’avec des doses journalières équivalentes à celles auxquelles nous sommes exposés, les phtalates peuvent avoir un impact considérable sur la reproduction en perturbant l'équilibre hormonal des femelles et leur cycle "menstruel".

Les scientifiques ont observé trois changements majeurs chez les souris femelles exposées aux phtalates :

  • Leurs capacités olfactives naturelles étaient altérées. Or ces capacités sont utilisées pour identifier un potentiel partenaire sexuel.
  • Elles adoptaient moins de comportements de « séduction » et montraient moins d’intérêt envers les mâles lors de l’accouplement.
  • Elles devenaient moins attractives pour les mâles car leurs émissions de phéromones étaient modifiées.

Toutes ces modifications contribuent à bouleverser les codes sexuels de ces animaux ainsi que leurs chances de reproduction. D’après les chercheurs, les phtalates viendraient en fait altérer le cycle œstral (menstruel) des femelles en perturbent la communication entre leur cerveau et leurs ovaires. Ces processus auraient pour effet de modifier leur équilibre hormonal global, ce qui expliquerait à la fois le « désintérêt » des femelles  pour la sexualité et le désintérêt des mâles pour elles, moins attirés par leurs odeurs corporelles.

Des résultats applicables à l’être humain ?

Jusqu’à maintenant, on avait surtout prouvé l’effet des phtalates sur les mâles dont ils perturbent le développement des organes sexuels et diminuent la testostérone. Désormais, on sait que ces substances agissent très certainement également sur les femelles. Pour des raisons éthiques, des tests cliniques ne seront pas réalisés sur l’être humain, en revanche ces résultats posent la question du potentiel impact de ces substances sur ce dernier.

Si notre sexualité est bien évidemment modelée par de nombreux autres facteurs, nous savons aussi que les hormones conditionnent en partie certains de nos comportements (nous l’évoquions dans l’article « Désir, choix du partenaire, émotions : ce que la pilule fait à votre cerveau »). Les résultats de cette étude suggèrent que toute espèce ayant un fonctionnement neuroendocrinien similaire à celui de la souris pourrait être également affectée. Or si nous utilisons tant nos amis rongeurs pour nos tests scientifiques, c’est précisément parce que le fonctionnement de leur cerveau est très proche du nôtre.

Lire aussi Fille ou garçon ? Cela peut dépendre de l’exposition aux BPA et aux phtalates !

Comment limiter les phtalates au quotidien ?

Pour limiter votre exposition quotidienne aux phtalates :

  • Fuyez tout vernis à ongles, déodorant, laque, gel ou lotion après-rasage non bio ou contenant du diethyl phthalate (ou phtalate de diéthyle), seul phtalate encore autorisé.
  • Favorisez les jouets en bois et les couches sans PVC pour vos enfants.
  • Troquez vos vieux tupperwares en plastique contre des contenants en verre.
  • Évitez les revêtements en vinyle, les peintures et autres objets textiles ou d’ameublement réalisés à base de PVC (nappes, rideaux de douche, chaussures, imperméables, cuir synthétique, etc.).

 


Source :

« Exposure of Adult Female Mice to Low Doses of di(2-ethylhexyl) Phthalate Alone or in an Environmental Phthalate Mixture: Evaluation of Reproductive Behavior and Underlying Neural Mechanisms »Environmental Health Perspectives, 27 janvier 2021.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé