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Victimes d’erreurs médicales, le parcours du combattant

  • L'avocat spécialiste des erreurs médicales, Jean-Christophe CoubrisL'avocat spécialiste des erreurs médicales, Jean-Christophe Coubris
Article paru dans le journal nº 91

Hôpitaux qui dissimulent leurs défaillances, rapports biaisés, magistrats par trop prudents… Les Français victimes d’erreurs médicales affrontent un long parcours du combattant avant de voir leur préjudice reconnu. Jean-Christophe Coubris, avocat spécialisé, nous révèle les dessous de ces parcours dont les embûches éclairent crûment les failles de notre système de santé.

Il y a vingt ans, Jean-Christophe Coubris aurait pu décider de reprendre le vignoble familial et couler des jours heureux au cœur de ses parcelles de vigne mais, personnellement touché par une erreur médicale, il a décidé de s’engager auprès des victimes pour défendre leurs intérêts. Un sacerdoce qu’il a mis au service de victimes comme celles du Mediator, des prothèses PIP ou des pilules troisième et quatrième générations jusqu’à devenir l’un des avocats les plus réputés en matière de défense des droits des victimes de dommages corporels. À l’occasion de la publication de son récit « Au nom de toutes les victimes » (éd. Flammarion), il dévoile les étapes compliquées qu’affrontent ces patients et qui ne sont pas sans faire penser aux douze travaux d’Hercule version moderne.

Tout d'abord, cherchez l’erreur

Qu’entend-on par « erreur médicale » ? Le terme exact employé par nos instances de santé est « événement indésirable lié aux soins », c’est-à-dire les complications imprévues d’un acte ou d’un traitement médical qui ont des conséquences dommageables pour votre santé (erreur de diagnostic, mauvais dosage d’un médicament, etc.). Avant d’employer ce terme, Me Coubris révèle que certaines victimes mettent parfois des années à réaliser qu’elles sont victimes ! Il arrive en effet que les patients ne soient pas informés par leur médecin de leurs droits ou d’une erreur. Selon un sondage Medscape (juin 2020), 15 % des médecins français déclarent avoir déjà dissimulé une erreur médicale et trouver cela « acceptable ».

Une fois ce premier stade passé, la seconde difficulté est d’obtenir le dossier médical, démarche qui rencontre parfois des résistances (dossiers incomplets ou qu’un conjoint non marié ne peut obtenir car n’étant pas considéré comme ayant droit). Dossier médical en main, il faut alors « trouver la bonne personne pour étudier votre dossier » et apprécier l’existence d’une erreur médicale. Pour cela, il est possible de se tourner vers un avocat spécialisé ou une association de patients comme l’Association d'aide aux victimes d'erreurs médicales qui vous accompagne dans ces démarches.

Ces premières étapes constituent le début d’un long chemin puisque c’est le volet judiciaire le plus ­éprouvant pour les ­victimes, au point qu’elles sont parfois tentées d’en finir ou de se faire justice autrement.

Une pharmacovigilance très défaillante

Les centres régionaux de pharmacovigilance créés dans les années 1970 en France recueillent les déclarations d’effets indésirables liés aux médicaments provenant des soignants ou des patients. Malheureusement, seuls 1 à 5 % des effets indésirables graves des médicaments (décès ou hospitalisation) leur seraient réellement signalés et moins de 5 % concernant les effets indésirables bénins. Cette sous-déclaration massive permet à des médicaments ­– comme ce fut le cas du Mediator ­– d’échapper à l’attention des autorités durant de nombreuses années.

Lire aussi L’erreur médicale, troisième cause de décès

Omerta hospitalière et vérité ...

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