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Les IPP enfin sur la sellette ?
Prescrits en première intention dès lors qu’un patient présente un reflux gastrique œsophagien (RGO) caractérisé, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ne présentent que peu d’effets secondaires en cas de traitement court. Malheureusement, mésusage et prescriptions longues font de cette molécule un danger que la Haute autorité de santé (HAS) souhaite limiter.
Quand un patient se présente en cabinet pour une œsophagite et surtout pour un reflux gastro-œsophagiens (RGO) ou des ulcères gastroduodénaux, le médecin prescrit souvent en première intention les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) qui diminuent la sécrétion gastrique. La prise à court terme de Mopral, Inexium, Ogast, Pariet et autres Eupantol n’occasionne que rarement des effets secondaires bénins au premier rang desquels maux de tête et troubles digestifs. Mais comme l’arrêt du traitement expose à un rebond d’acidité gastrique, il est fréquent que la prise du traitement s’inscrive dans la durée. Ici, les effets secondaires se font sensiblement plus fréquents et surtout plus graves : infections bactériennes, digestives, pulmonaires ; fractures osseuses ; douleurs cardiaques et / ou articulaires ; hypomagnésimie avec hypocalcémie associée entraînant des troubles neurologiques types convulsions, tétanie et spasmes musculaires ; néphropathie interstitielle immuno-allergique.
Surrisque de mortalité
Pire, selon une étude relayée par la revue Prescrire en 2018, des données portant sur 350 000 patients pendant six ans ont avéré une surmortalité en lien avec la durée de la prise des IPP versus antihistaminique. La prescription et le mésusage sont alarmants. Toujours selon Prescrire, on recensait en 2015, 16 millions de patients à qui l’on a dispensé au moins une fois un IPP (chiffre ne tenant pas compte des IPP vendus sans ordonnance) et le mésusage concernerait 40 % à 80 % des patients : association avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (80 %), doses supérieures aux doses maximales préconisées, traitements au long cours (1 patient sur 5).
Situation inquiétante
La situation est assez inquiétante pour que la HAS se soit penchée (timidement ?) sur la question. Si après réévaluation, la HAS a estimé que le service médical rendu (SMR) restait important – dans les indications de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) –, elle se prononce toutefois en faveur d’une dynamique de « déprescription » des IPP. Elle appelle à ce que cette dynamique soit engagée en priorité, avec une campagne de communication auprès des généralistes, des pharmaciens et des patients.
En conclusion, Prescrire se félicite de cette démarche au vu des trop nombreux effets secondaires graves et de l’augmentation de mortalité. Le journal préconise l’utilisation d’un antiacide lors de l’arrêt de la prise d’un IPP pour éviter le risque de rebond d’acidité gastrique qui incite à la reprise des IPP, allant jusqu’à recommander la prise d’antiacide en première intention.
Remplacer les IPP
Nous pouvons conseiller le lithothamne, une algue rouge très riche en carbonate de calcium qui se révèle être un excellent anti-acide. L’argile blanche ou verte ultra-ventilée agira comme un pansement gastrique (30 minutes avant les repas).
- En phyto : des étude sont montré que la racine de réglisse en infusion serait aussi efficace qu’un IPP. La verveine se révèle très efficace pour lutter contre les crampes et spasmes. Pour accélérer l’évacuation gastrique et biliaire, une infusion de gentiane jaune s’avère utile.
- En homéopathie : Nux vomica 5 CH(3 granules dix minutes avant et aprèsles repas), Robinia 5 CH (pour des RGOaggravés la nuit, 3 granules deux fois parjour), Sulfuricum acidum 9 CH (pour des RGO aggravés en fin d’après-midi).
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Source :
Prescrire n° 450, avril 2021.
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