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Pots de terre contre pots-de-vin
Les labos pharmaceutiques sont d’éternels coquins – pour ne pas dire plus, évidemment. Et les conflits d’intérêts sont toujours aussi scandaleux. Voici les derniers épisodes qui concernent notre pays et notre système de santé.
Bien que régulièrement dénoncés, les conflits d’intérêts continuent d’affecter lourdement la santé publique de pratiquement tous les pays fortement médicalisés. Les cris d’orfraie, les articles, les lanceurs d’alerte, rien n’y fait quand il s’agit du grisbi des grosses firmes pharmaceutiques.
La France, cette terre qui s’enorgueillit, voire se gargarise de son histoire et de sa belle devise, n’échappe malheureusement pas à la règle : devant la puissance financière de Big Pharma, elle remise au placard sa liberté, sa fraternité et son égalité. Du moins, la liberté de vendre plus, la fraternité en fermant les yeux et l’égalité des élites deviennent la règle. Voici le dernier épisode.
Le donépézil, la galantamine, la mémantine et la rivastigmine – quatre médicaments régulièrement prescrits aux patients souffrant de la maladie d’Alzheimer et respectivement commercialisés sous les appellations Aricept, Reminyl, Ebixa et Exelon – sont connus depuis plusieurs années pour être peu efficaces (effets modestes chez environ 10 % des patients !) et générateurs d’effets indésirables nombreux et sévères, notamment sur le plan neurologique. Au vu des ces résultats peu glorieux, la Haute autorité de santé (HAS) n’avait accordé leur remboursement qu’à hauteur de 15 % seulement.
Toujours sous l’impulsion de la HAS, leur déremboursement total avait été récemment demandé, étape préalable à l’arrêt de leur commercialisation. Contre toute attente, la ministre de la Santé s’est opposée catégoriquement à cette proposition !
L’affaire a ému la communauté médicale au point qu’une journaliste a titré son article : « Médicaments : quand l’efficacité est jugée secondaire ». Appuyant son argumentation sur la faiblesse du dossier ayant permis aux firmes qui commercialisent ces produits d’obtenir l’indispensable AMM (autorisation de mise sur le marché), elle pointe l’incohérence de la décision ministérielle, incohérence dont la raison la plus vraisemblable est l’intrusion de l’industrie pharmaceutique dans la gestion de la santé du pays.
Revue Prescrire : « Médicaments de la maladie d’Alzheimer : réévaluation à la baisse de l’amélioration du service rendu »,
15 mars 2008, 28(293) : 177. www.prescrire.org/aLaUne/dossierAlzheimerASMR.php
Aurélie Haroche dans « JIM.fr », octobre 2016.
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