Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous

Détecter l’anévrisme aortique à l’aide d’un simple test sanguin

  • Un simple test sanguin permettrait de détecter les risques d'anévrisme. Un simple test sanguin permettrait de détecter les risques d'anévrisme.
Article paru dans le journal nº 74

L’anévrisme dit aortique est souvent qualifié de « tueur silencieux », car il n’y a pas de signe d’alerte et 80 % des patients opérés en urgence décèdent. Le développement de nouvelles thérapies est donc d’une importance capitale afin de prévenir et de réduire le nombre de décès.

Rappelons tout d’abord ce qu’est l’anévrisme aortique. L’aorte est l’artère principale quittant le cœur dont le rôle est de transporter le sang dit oxygéné à l’ensemble du corps. Dans le cas d’un anévrisme, une dilatation de l’aorte va fragiliser la paroi aortique et peut causer sa rupture, entraînant une hémorragie interne. Les causes de l’anévrisme n’étant pas complètement connues, il existe cependant des facteurs de risques, tels que l’âge (pour les personnes de plus de 65 ans), le tabagisme, une hypercholestérolémie, une hypertension artérielle, des antécédents familiaux. En France, l’anévrisme aortique touche 4 à 8 % des hommes et 1 à 3 % des femmes de plus de 60 ans.

Il existe deux types de traitement : une intervention par chirurgie ouverte et une option moins invasive par voie endovasculaire. Ces deux interventions nécessitent plusieurs jours d’hospitalisation, et les patients doivent ensuite être surveillés chaque année par scanner et échographie. Un programme de dépistage aidant au diagnostic de l’anévrisme a également été mis en place, mais reste encore insuffisant. De plus, selon Anna Maria Choy, maître de conférences et consultante en cardiologie à l’université de Dundee, en Écosse, une intervention chirurgicale est aujourd’hui proposée aux patients dont l’anévrisme a atteint une taille telle qu’il risque de se rompre. Cependant, les anévrismes aortiques peuvent progresser vite et de manière imprévisible, et peuvent se rompre, même s’ils ne sont pas d’une taille particulièrement significative. Il convient donc de trouver de meilleures façons de détecter et de ­surveiller les anévrismes, terrible source d’incertitude pour les patients et leur famille.

Manger des fruits réduit les risques

Une méta-analyse a été réalisée par des chercheurs japonais pour déterminer s’il existe une relation entre le fait de manger des fruits et (ou) des légumes et le risque de développer un anévrisme aortique abdominal. Résultat, la consommation de fruits (pas de légumes), serait associée à un risque réduit d’anévrisme. Cette différence pourrait s’expliquer par les types d’antioxydants contenus dans les légumes par rapport aux fruits, ces derniers étant plus riches en procyanidines.

La desmosine, un marqueur

Une équipe de chercheurs écossais de l’université de Dundee a ainsi mis au point un test sanguin qui permettrait aux patients d’être suivis régulièrement, plus facilement et à moindres frais. Ce test repose sur la présence de desmosine, un acide aminé responsable de l’élasticité de la paroi artérielle. Lorsqu’une personne développe un anévrisme, cette protéine est « cassée », puis libérée dans le sang et l’urine. En analysant le taux de desmosine chez des personnes présentant un anévrisme, ces chercheurs ont trouvé qu’il s’agissait non seulement d’un indicateur efficace de la taille de l’anévrisme, mais également de la probabilité que le patient développe des complications.

Ce simple test sanguin permettrait ainsi de détecter les risques d’anévrisme non repérés par le programme de dépistage actuel. Cette découverte ouvre la porte au développement de nouvelles thérapies cliniques permettant des mesures rapides des taux de desmosine dans le sang, et ainsi de la destruction aortique. Les chercheurs désirent étendre cette étude auprès des femmes, dont le taux de mortalité est plus élevé, même si elles sont moins touchées par le risque d’anévrisme. Les chercheurs concluent enfin que ce test pourrait s’avérer important pour toute maladie touchant l’aorte. Affaire à suivre donc…

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé