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La scarlatine est de retour

  •  Ne pas traiter efficacement la scarlatine peut être dangereux Ne pas traiter efficacement la scarlatine peut être dangereux
Article paru dans le journal nº 20

Autrefois, la scarlatine était une maladie qui faisait trembler les foules. Les personnes atteintes par la scarlatine, très contagieuse, étaient isolées pendant une période de 40 jours, la famille proche était surveillée étroitement et il arrivait parfois que les complications que la maladie engendre entraînent la mort. Depuis plusieurs années et l'avènement des antibiotiques, on croyait la scarlatine sous contrôle, mais voilà qu'elle réapparaît. Conseils pour bien la prendre en charge.

Article mis à jour le 19/04/2023 par Nihel Amarni

Vous l’avez peut-être eue sans le savoir

On a longtemps essayé de soigner la scarlatine par vaccinations ou sérums qui se sont souvent révélés inutiles, voire dangereux. C’est avec la découverte des antibiotiques que le caractère épidémique de la maladie a été freiné, et on pensait même qu’elle avait été éradiquée. Pourtant, elle réapparaît de nos jours de façon épisodique dans les collectivités, y compris en France : on pense par exemple à l’épidémie de 2004, ou à l’alerte de janvier 2023 dans une école de l’Indre(1). C'est une maladie qu'on a du mal à suivre officiellement, car elle se manifeste de plus en plus souvent à bas bruit et on la confond souvent avec d'autres pathologies, notamment l'angine qui peut être, en fait, un symptôme de cette infection bactérienne.

En outre, la scarlatine ne concerne généralement que les enfants de 5 à 10 ans et l’on estime aujourd’hui qu’au-delà de cette période, plus de 80% des enfants ont développé des anticorps contre les exotoxines responsables du développement de la maladie. Quant à la contamination des adultes, elle était, jusqu'à une période récente, très rare. Mais depuis quelques années ce n'est plus le cas. Comment expliquer cela ? C'est très simple, il suffit que l'adulte malade ait échappé à la maladie lorsqu'il était enfant en raison d'un autre traitement antibiotique pour une autre maladie pour que le système immunitaire, insuffisamment informé, ne reconnaisse pas la bactérie. L'autre possibilité est l'apparition des résistances aux antibiotiques : les streptocoques sont comme toutes les autres bactéries, ils s'adaptent.

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La scarlatine chez l'adulte et l’enfant  : contagion, durée d'incubation, dangers...

La scarlatine est due à la toxine d'une bactérie : le streptocoque A (SGA) aussi appelé streptocoque β-hémolytique du groupe A ou encore Streptococcus pyogenes. La contagion se fait le plus souvent par voie aérienne ( à travers les gouttelettes de salive émises lors de la parole par exemple) mais également par biais de mains souillées ou encore lors des baisers(2). Le temps d’incubation de l’infection peut aller de 1 à 4  jours, parfois plus, avant que les symptômes n’apparaissent. Dès lors, la scarlatine se se manifeste par une angine rouge (gorge enflammée avec des amygdales tuméfiées) avec déglutition difficile, une fièvre à 39-40°, des frissons, des adénopathies cervicales (gros ganglions dans le cou), des maux de tête occasionnellement avec des douleurs abdominales et des vomissements.

Un autre symptôme distinctif peut être une l’éruption cutanée qui  apparaît généralement  24 à 48 heures après le début du mal de gorge et de la fièvre. Cette éruption qui est causée par une toxine produite par le streptocoque du groupe A est spécifique à la scarlatine : elle commence par le thorax, puis elle peut ou pas s'étendre en deux jours au reste du corps, en restant plus marquée au niveau des plis (aines, coudes) mais sans toucher paumes des mains ou plantes des pieds. La peau paraît avoir été brûlée par le soleil et au toucher, elle est rugueuse comme du papier de verre. De minuscules boutons d’un rouge  vif parsèment la peau. La langue du patient atteint de la scarlatine subit plusieurs transformations. Elle est d'abord recouverte d’un enduit blanc épais, puis devient à vif (de la périphérie vers le centre), prenant une couleur et aspect dit “framboisée” au bout de quelques jours.   Entre le 7éme jour et le 15ème jour de la maladie, la peau desquame en fines écailles.

Scarlatine : les antibiotiques, c'est automatique

S'il peut subsister des doutes lors du diagnostic (absence d’éruption cutanée au début de la maladie, formes de scarlatine donnant des symptômes atténués, etc.), un prélèvement de gorge peut mettre en évidence la bactérie. Ainsi, un test rapide d'orientation diagnostique de l’angine (TROD angine), réalisable par votre médecin ou pharmacien, peut être recommandé devant toute angine évocatrice.

Dès lors, le traitement officiel de première intention est l’amoxicilline (famille des pénicillines). Le cefpodoxime proxétil peut être utilisé, notamment en cas d’allergie aux pénicillines et en l’absence de contre-indication aux céphalosporines. En cas de nouvelle contre-indication, d'autres antibiotiques sont recommandés par l’Assurance maladie (azithromycine, clarithromycine ou josamycine)(3).

Ne pas prendre de traitement antibiotique pour une scarlatine peut s’avérer irresponsable. En effet, une fois sous antibiotique, le patient souffrant de cette infection n’est plus contagieux au bout de seulement 48 heures de traitement. Or, si la maladie n’est pas soignée, la bactérie reste transmissible durant 10 à 21 jours. En outre, ne pas traiter efficacement la scarlatine peut être dangereux - notamment pour les personnes fragiles, souffrant déjà de maladies chroniques ou sous immunosuppresseur -  car elle entraîne potentiellement de graves complications notamment chez l’adulte. Parmi ces complications , on retrouve  le rhumatisme articulaire aigu qui peut aller jusqu’à toucher les muscles du coeur, ou une atteinte très dangereuse des reins comme une glomérulonéphrite aiguë(4) (dysfonctionnement qui entraîne une mauvaise filtration du sang et induit de nombreux symptômes comme des céphalés, ou des douleurs abdominales). À noter qu’une scarlatine non traitée peut aussi engendrer sinusite, otite ou une propagation de l’infection aux ganglions lymphatiques du cou, appelée adénopathie. Ainsi, étant donné la pluralité ainsi que la dangerosité de  certaines de ces affections secondaires et leur caractère parfois irréversible, le traitement antibiotique d’une période de  de minimum 6 jours devra être respecté scrupuleusement.

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Un booster du système immunitaire

Le Docteur William B. Coley, médecin des os au Memorial Hospital de New York, découvrit en 1891 que des patients atteints de cancer, tel le sarcome, et chez lesquels une infection bactérienne à streptocoque (la scarlatine en l’occurrence) s’était développée, avaient un meilleur pronostic de guérison. Il en conclut que l’infection par la bactérie de la scarlatine pouvait stimuler le système immunitaire, lui permettant ainsi de combattre les cellules cancéreuses. Après avoir injecté  des bactéries vivantes directement dans les tumeurs de ses patients, avec un succès mitigé (et deux décès de patients !), il décida d’injecter des bactéries mortes. Les résultats furent alors bien plus probants, en réduisant le taux de décès des patients cancéreux. Malgré qu'il ait revendiqué le traitement de centaines de patients, ses résultats furent accueillis de manière très mitigée par la communauté scientifique de l'époque, jugeant notamment la méthode dangereuse sur des patients cancéreux à l'immunité compromise. Un de ses plus féroces critiques était James Ewing, partisan d'une nouvelle méthode de traitement à l'époque, la radiothérapie, qui deviendra rapidement la méthode standard de traitement du cancer et enverra peu ou prou aux oubliettes l'approche de Coley pendant longtemps. On constate pourtant un regain d'intérêt pour son approche depuis une quinzaine d'année ) (5), notamment avec l'essor considérable de l'immunothérapie dans le traitement du cancer ou le développement de médicaments immunomodulants (6).

Scarlatine, traitement naturel en complément

Si un traitement antibiotique est nécessaire pour soigner efficacement la scarlatine, des produits naturels peuvent soutenir l’action antibiotique en agissant directement sur la bactérie(7), sur le système immunitaire ou encore sur les symptômes (démangeaisons, maux de gorge, fièvre etc…). On pense aux remèdes généralistes anti-infectieux et soutenant l’immunité tels que la propolis (liquide, en gélules) ou l’extrait de pépin de pamplemousse. Plus spécifiquement on pourra aussi faire appel aux huiles essentielles ayant montré une efficacité ciblée contre les bactéries impliquées.

Soutien à l’immunité et aide anti-infectieuse :

  • Les huiles essentielles contenants des phénols (thymol, eugénol…) et en particulier du carvacrol seraient particulièrement efficaces contre la bactérie streptococcus pyogenes, responsable de la scarlatine, selon plusieurs études in vitro(8). D’après les chercheurs, le carvacrol possèderait même un effet additif-synergique avec la clindamycine ou la pénicilline (antibiotique). Parmi les huiles essentielles contenant du carvacrol on retrouve notamment les HE de de Sarriette des Montagnes (25 à 50%), d’Origan Compact (21 à 53%) et de Thym à Thymol (1 à 13%). En outre, l’huile essentielle de cannelle de Ceylan, aurait également fait ses preuves(9) in vitro : contenant de l’eugénol, elle est aussi riche en cinnamaldéhyde aux puissantes propriétés antibactériennes et bactériostatiques(10). On peut les utiliser en massage thoracique très diluées dans de l’huile végétale car elles sont toutes dermocaustiques (5 à 10% d’huile essentielle pour 90 à 95% d’huile végétale). Par voie orale, des capsules huileuses contenant ces HE sont disponibles en pharmacie, parapharmacie et magasin bio (par exemple Pranacaps ou Oleocaps…). Toutes ses huiles sont déconseillées aux femmes enceintes ou allaitantes ainsi qu’à l'enfant de moins de 7 ans. D’autres huiles essentielles pouvant jouer sur les symptômes de la scarlatine, dont l’HE de Ciste ou de Palmarosa contenant aussi des phénols, seront présentées sous forme de synergie ci-après.

  • Pour les enfants plus jeunes dont on voudra soutenir l‘immunité, mais également chez l’adulte, on pourra s’orienter vers une de ces plantes sous forme de tisane refroidie (thym, sarriette, origan), associée à la menthe poivrée pour la fièvre (1cc de chaque plante par tasse, 2 à 3 tasses par jour). On veillera à les faire infuser 3 à 5 minutes dans une théière bien fermée pour éviter l’évaporation des essences volatiles.

  • La prise de probiotiques (Lactobacillus, Bifidobacterium et Saccharomyces) en même temps que des antibiotiques peut atténuer, voire prévenir, certains changements induits par l’antibiothérapie dans la composition du microbiome intestinal, et ainsi empêcher l’apparition du dysbiose menant bien souvent à de nouvelles pathologies.

Soulager le mal de gorge :

On pourra effectuer des gargarismes avec de l’eau tiède (puis la boire lentement) dans laquelle on aura préalablement dilué du miel de Manuka(11), du vinaigre de cidre (1 cuillère à soupe de chaque dans une demie tasse d’eau) et de la propolis liquide (une dizaine de gouttes).

Soulager les démangeaisons dues à la scarlatine, que faire ?

L'Aloe Vera est le premier remède qu'il faut employer pour calmer les irritations  et faciliter la cicatrisation.  Il ne s'agit que d'un remède symptomatique dans ce cas, mais c'est sans doute le plus urgent. Le mieux est d'acheter de l'aloe vera sous forme de gel, plus facile à appliquer.

Lire aussi Aloe vera : pour la cicatrisation des tissus et organes

Deux formules d'huiles essentielles pour adulte

Voici deux formules que vous pouvez faire préparer à votre pharmacien :

Voie cutanée (préparation sous forme liquide, non grasse)

  • H.E. Cistus ladaniferus CT pinène 1 ml
  • H.E. Cymbopogon martinii 0,5 ml
  • H.E. Melaleuca alternifolia 1,5 ml
  • H.E. Cinnamomum camphora CT cinéole 3 ml
  • H.V. Amande douce 15 ml

Appliquez 8 gouttes du mélange sur le thorax 3 à 4 fois par jour pendant 7 jours.

 


 

Voie rectale (suppositoire)

  • H.E. Cistus ladaniferus CT pinène 20 mg

  • H.E. Laurus nobilis 10 mg

  • H.E. Cinnamomum camphora CT cinéole 30 mg

  • Whitepsol pour faire vingt suppositoires de 1,2 gr.

Mettez 1 suppositoire 3 fois par jour pendant 7 jours.

Vous pouvez compléter ce traitement avec l’homéopathie

  • Belladonna 15CH : 2 granules 3 fois par jour si la langue et la gorge sont rouge vif et si la fièvre s’accompagne de soif intense.

  • Apis Mellifica 9 CH : 2 granules 3 fois par jour, en cas de maux de tête, d’absence de soif et d’une éruption rosée avec un certain degré de gonflement.

  • Arum triphyllum 5 CH : 2 granules 3 fois par jour si les muqueuses sont très rouges, les ganglions douloureux et s’il y a hypersalivation.

En cas de persistance d’un foyer microbien streptococcique, on utilisera en parallèle des traitements conventionnels Streptococcinum 9CH : 5 granules par semaine, pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, selon les résultats des examens complémentaires (dosage des antistreptolysines O notamment).

A titre préventif, il est souhaitable d’administrer à l’entourage, et surtout aux enfants, Belladonna 5 CH : 3 granules, matin et soir, pendant toute la durée de la maladie.

Enfin, pour être tout à fait sûr(e) que tel ou tel de ces remèdes est adapté à votre constitution ou compatible avec vos médicaments, il est recommandé de consulter en premiers lieux votre médecin ou pharmacien.

Références bibliographiques

  1. Novactive, Powered by. « Indre : cinq élèves touchés par la scarlatine à l’école du Pêchereau, sans gravité ». lanouvellerepublique.fr, 16 janvier 2023.

  2. « Reconnaître la scarlatine ». Consulté le 22 mars 2023.

  3. « Diagnostic et traitement de la scarlatine ». Consulté le 22 mars 2023.

  4. Bulletin, Drug and Therapeutics. « Managing Scarlet Fever ». BMJ 362, 30 août 2018.

  5. Kucerova, Petra, et Monika Cervinkova. « Spontaneous Regression of Tumour and the Role of Microbial Infection – Possibilities for Cancer Treatment ». Anti-Cancer Drugs 27, 2016.

  6. Pollack, Andrew. « A Revival For Immunity; Biotech Looks Anew at Old Ideas On Using the Body’s Own Defenses ». The New York Times, 5 octobre 2005, sect. Business.

  7. Adil, Mohd, Rosina Khan, et H. P. Vasantha Rupasinghe. « Application of Medicinal Plants as a Source for Therapeutic Agents Against Streptococcus Pyogenes Infections ». Current Drug Metabolism, 2018.

  8. Wijesundara, Niluni M., Song F. Lee, Zhenyu Cheng, Ross Davidson, et H. P. Vasantha Rupasinghe. « Carvacrol Exhibits Rapid Bactericidal Activity against Streptococcus Pyogenes through Cell Membrane Damage ». Scientific Reports, 2021.

  9. Derbré, Séverine, Patricia Licznar-Fajardo, et Julien Sfeir. « Intérêt des huiles essentielles dans les angines à Streptococcus pyogenes ». Actualités Pharmaceutiques, 2013.

  10. Prabuseenivasan, Seenivasan, Manickkam Jayakumar, et Savarimuthu Ignacimuthu. « In Vitro Antibacterial Activity of Some Plant Essential Oils ». BMC Complementary and Alternative Medicine, 2006.

  11. Maddocks, Sarah E., Marta Salinas Lopez, Richard S. Rowlands, et Rose A. Cooper. « Manuka honey inhibits the development of Streptococcus pyogenes biofilms and causes reduced expression of two fibronectin binding proteins ». Microbiology, 2012

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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