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Spagyrie : la réunion fait la force
Branche de la tradition alchimique qui se consacre à la santé, la spagyrie est encore bien vivante. Venue de Méditerranée, elle s’est développée en France à partir du XVIe siècle. Cette pratique basée sur l’observation des lois de la nature et la maîtrise de certains secrets de fabrication aide à retrouver un équilibre global, énergétique et physique. Visite dans le monde des faiseurs d’élixirs.
Déceler et capter les forces qui nous entourent, telles furent les préoccupations essentielles des anciens alchimistes. Ils visaient particulièrement la préparation de la médecine universelle, la pierre philosophale, celle qui, en maintenant le corps humain en bonne santé, prolongeait son existence et promettait ainsi un surcroît de temps et d’expérience.
Dès la plus haute Antiquité égyptienne, grecque puis arabe, on peut penser que certains détenteurs de ces connaissances ont eu accès au secret d’une longue jeunesse. La légende évoque souvent l’élixir de longue vie destiné à lutter contre la vieillesse. Plus près de nous, l’or potable des alchimistes possédait des vertus pour guérir les maladies les plus rebelles, régénérer l’organisme et assurer un grand âge à celui qui le boirait.
Pour percer les secrets de la nature, alchimistes et spagyristes, des alchimistes qui se consacrent à la médecine, se sont d’abord et avec bon sens tournés vers elle et se sont mis à l’observer assidument pour tenter d’en saisir les lois intimes. Celles qu’ils ont découvertes et qu’ils utilisent dans leur laboratoire peuvent sembler contraires à celles qui nous sont les plus familières. Ils pensent que nous sommes entourés de forces invisibles, universelles, éthériques ou fluidiques participant à la vie des animaux, des plantes et que nous sommes régies et par des lois tout à fait contraires à celle de la pesanteur, par exemple.
Pesanteur matinale
Regardez les plantes, disent-ils, les fleurs, les lianes grimpantes qui, au printemps, pointent vers le ciel leurs tiges flexibles gonflées de sève. Regardez les rosiers de votre jardin dont les boutons se dressent et grossissent avant d’éclore : le poids de cette surcharge ne semble pas compter pour la tige fragile qui le supporte. Pour ces plantes, la pesanteur ne joue-t-elle donc pas ? Tout se passe comme si la sève qui, emplissant leurs tiges, se trouvait sous la pression d’une pompe invisible, dissimulée à la racine et maintenant l’ensemble. Essayez alors d’arracher vos rosiers pour les transplanter, avec toutes les précautions qu’exigent les racines. Pendant le bref séjour de la plante hors du sol, l’effet de compression dont nous parlions a totalement cessé. Les tiges ploient sous le poids des boutons pour ne se redresser que quelques jours plus tard. Ce redressement ne s’effectue pas de manière progressive, mais il est accentué le matin, les tiges ayant tendance à ployer au cours de la journée. Cet exemple illustre un principe des spagyéristes, pour qui les forces invisibles qui agissent en sens inverse de la pesanteur se manifestent davantage le matin.
C’est sur la base de ces constatations que les premiers alchimistes fondèrent une grande partie de leur savoir. Certaines forcent s’exercent le matin au printemps, ou la nuit, à l’abri de la lumière du soleil, et valent aussi bien pour les plantes, les animaux que pour les hommes. Regardez un enfant courir, sauter, marcher… Pas plus que la tige ne ressent le poids des boutons qu’elle porte, cet enfant ne semble pas ressentir le poids de son propre corps. Le vieillard, en revanche, s’en va, lui, lentement, la tête rentrée dans les épaules, comme si, avec l’âge, son poids physique l’emportait sur les forces vives de sa jeunesse. Si certains pouvaient trouver le moyen de capter les forces vives de la jeunesse, de les condenser et de les administrer à l’homme, l’organisme serait alors régénéré et les jours certainement prolongés dans les meilleures conditions. C’est ce qui a motivé les premiers alchimistes à entreprendre leurs travaux et ce qui se perpétue encore à l’heure actuelle chez les spagyristes.
Un puissant élixir
L’alchimie est une très vieille philosophie dont les premières traces apparaissent dans l’Égypte ancienne, ce qui ne signifie pas qu’elle ne soit pas encore beaucoup plus ancienne. Ce vestige d’une civilisation disparue a trouvé de nombreuses applications et développements au cours de son histoire récente. Le dénominateur commun à toutes ces formes reste la médecine. Médecines du corps, de l’âme, de la nature, des métaux, des plantes… L’une des applications les plus récentes reste la médecine spagyrique, créée par Paracelse au XVIe siècle, médecine au sens simple pour la guérison des maladies et le rétablissement de la santé. Elle repose sur le principe alchimique qui lui a donné son nom : séparer (spao) et réunir (ageiro). L’opération consiste donc à séparer les différents principes constituant une matière première (une plante par exemple) pour les purifier pour ensuite réunir les principes et obtenir un puissant élixir.
Équilibre énergétique
Les principes et les procédés de la spagyrie, tout comme la philosophie, sont alchimiques, et pourtant les alchimistes modernes font souvent une distinction entre les deux disciplines. D’une part, la spagyrie est une science concrète qui n’a aucun intérêt à être étudiée sans une base expérimentale et qui demande des résultats palpables (en ce qui concerne la guérison des maladies en tout cas), d’autre part, ce n’est pas la méthode ou les moyens qui séparent l’alchimie de la spagyrie, mais le but. En effet, si but de l’alchimie est une restauration globale de l’être par l’obtention de la pierre philosophale, celui de la spagyrie est plus humble : il vise principalement à la restauration de l’équilibre du corps par l’équilibre énergétique.
Ce but, certes moins ambitieux, a le mérite d’encourager les spagyristes à échanger leurs procédés, faire connaître leurs travaux, partager leurs résultats alors que les disciples de l’Art aiment à employer un langage obscur pour exprimer ce qu’ils ont découvert. Le but de la spagyrie est donc double : d’une part, c’est une discipline pratique pour notre santé et notre bien-être, d’autre part, c’est une bonne école pour se préparer à une pratique plus purement alchimique, dont le but reste plus personnel.
Trois principes
La science traditionnelle des tisanes et des teintures mères est proche de la spagyrie par l’emploi d’extraits de plantes, souvent extraits par l’alcool. La phytothérapie n’emprunte cependant pas la théorie alchimique de la décomposition des êtres (des trois règnes) en leurs trois principes (Soufre, Mercure et Sel), les teintures formant le seul mélange soufre/mercure. La théorie spagyriste est plus élaborée.
La théorie spagyriste de la nature divise chaque être, quel que soit le règne auquel il appartient (animal, végétal, minéral et tous les autres plus récemment distingués des trois classiques, comme le règne des champignons), en trois principes : le Soufre, le Mercure, et le Sel.
Le Soufre
On désigne par Soufre ce qui donne le caractère du simple. Cela peut être l’huile essentielle, le parfum, ou la couleur (ce qui teint) d’une plante. Le caractère du soufre est d’être un facteur d’identification : c’est la personnalité. Il y a un soufre par plante, par pierre ou par animal. Traditionnellement, on dit que le soufre est l’âme.
Le Mercure
Le Mercure lui, est l’esprit qui maintient la vie dans le règne d’une manière générale. Il est invisible et impalpable, mais les éléments visibles qui accompagnent le départ de cette vie (fermentation du corps) indiquent la matière qui le contient. Dans le règne végétal, c’est principalement l’alcool, parfois le vinaigre, voire simplement l’eau. Pour savoir quel est le support du mercure dans le règne animal, il faut donc observer la décomposition du corps d’un animal mort (le poisson fait très bien l’affaire) : on reconnaîtra facilement l’odeur de l’ammoniac qui est donc un mercure du règne animal.
Dans le règne végétal, le mercure, sous forme d’esprit-de-vin (alcool éthylique) permettra l’extraction et la conservation du soufre : le mercure conjoint au soufre forme la teinture.
Le Sel
Le Sel est le support matériel qui permet le développement des deux principes précédents. Il est ainsi considéré comme un réceptacle. C’est la matière essentielle qui résiste à la destruction et à la mort. Le sel d’une plante est extrait (c’est-à-dire nettoyé des impuretés diverses) par le feu (calcination) et l’eau (lixiviation, c’est-à-dire par lessivage). Ce sel purifié prendra une forme cristalline et recevra la teinture pour former un élixir liquide (teinture enrichie par la cohobation sur le sel, cohober signifiant concentrer en distillant plusieurs fois de suite) ou une pierre végétale solide ou cireuse (sel animé par la teinture).
Les trois principes sont donc séparés par fermentation, distillation ou macération. Ils sont ensuite purifiés chacun selon leur nature pour être finalement réunis par la cohobation en un nouvel « être », dont les propriétés thérapeutiques peuvent être particulièrement puissantes. L’élixir ou la pierre qui en résultera sera mis à mûrir, dans une couveuse, entre autres exemples. Cette dernière opération se fait seule si cet élixir (ou cette pierre) est placé dans de bonnes conditions. À noter que cette opération est la plus importante, et c’est aussi la plus mystérieuse. l
Homéopathie et fleurs de Bach
La spagyrie, comme sa fille l’homéopathie, ne considère pas que la guérison est le résultat d’un travail chimique, mais que ce sont les énergies, dont les corps sont les supports, qui guérissent. L’homéopathie s’efforce de dynamiser l’énergie en éliminant le support. La spagyrie purifie le support pour en éliminer le côté toxique et créer dans la matière un état de résonance qui augmente considérablement le niveau de l’énergie. Le principe de guérison alchimique ou spagyrique est basé sur le principe suivant : la cause de la maladie, animale, végétale ou, à moindre degré, minérale, vient de ce que l’énergie animatrice, primordiale, se corrompt peu à peu et perd de sa pureté, de sa puissance primitive par sa liaison, son incorporation dans la matière.
La philosophie des spagyristes
L’univers est créé par une source unique, de laquelle procède toute chose. Les choses créées se densifient progressivement, puis au contraire, se spiritualisent et retournent à l’état d’origine. C’est l’évolution. Les êtres qui se dont développés durant cette évolution possèdent toujours leur énergie primordiale, mais les aléas de l’évolution empêche son expression complète. L’un des travaux de l’alchimiste est la purification des éléments sur lesquels il travaille (végétaux, minéraux…) pour en extraire l’énergie primordiale. Un autre travail important est l’utilisation de l’énergie créatrice primordiale dans son état pur, universel, dans la purification et le perfectionnement des matières avec lesquelles la spagyriste travaille. Cette énergie est principalement l’énergie solaire, ou solaro-lunaire.
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