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Liberté chérie

Article paru dans le journal nº 34

Lorsque Jean-Louis Debré a quitté ses fonctions de président du Conseil constitutionnel, il en a justifié la nécessité et éclairé le rôle, en rappelant que cette institution défend les libertés fondamentales que doit assurer la République à l’égard de chaque citoyen.

Utilisant l’exemple de la laïcité, il a souligné que cette loi n’est pas un acquis mais un « conquis », un combat de chaque jour pour assurer la liberté dont peut jouir chaque citoyen, en l’occurrence celle de pratiquer son culte religieux, sans risquer des pressions, des brimades, des stigmatisations ou des violences. De la bouche de l’ancien président du Conseil constitutionnel, aucun secteur de la vie ne doit souffrir de l’absence de ces libertés fondamentales. Aucun.

Alors pourquoi la santé échappe-t-elle subtilement à cette obligation ? Car elle y échappe, entendons-nous bien. Notre médecine conventionnelle, certaine de détenir la vérité par la science, de pouvoir inclure ou rejeter les thérapies qui n’entrent pas dans sa grille de certification, convaincue d’avoir pour mission d’imposer cette vérité à tous pour le bien de tous, s’affranchit de tous types de contrôles autres que ceux liés à la santé. Chasse gardée, espace cloisonné, parole « profane » écartée, puissance financière, tous les ingrédients sont réunis pour qu’un microcosme, un entre-soi, devienne un État dans l’État.

Et nous le savons bien. Malheur à celle ou celui qui en appellerait à cette liberté que la République doit assurer à chaque citoyen, celui du choix, par exemple. Du choix des traitements, des thérapies, de la vaccination. Timidement ou non reconnues, largement méprisées et raillées, les médecines complémentaires sont les parents pauvres d’une médecine qui a à peine plus de 150 ans (face aux 3 000 ans de la médecine traditionnelle chinoise, ça pèse pas lourd).

Évidemment, on entend d’ici l’appel à la raison. La santé est l’affaire de tous, soyez responsables ! Mais entre la responsabilité qui implique chaque citoyen et la désappropriation du libre arbitre, le glissement d’une santé individuelle devenue propriété de l’État, ou plus exactement des acteurs de la santé, il y a un fossé. Un fossé savamment creusé par l’infantilisation du patient dans le sens où sa voix, si elle n’est pas certifiée d’un doctorat en médecine, vaut peau de balle quand il s’agit de parler d’affaires de santé.

Tout comme M. Debré déplorait le glissement d’une laïcité assurant la liberté de culte de l’individu à cette forme actuelle de laïcité qui, sous l’impulsion des communautés, devrait assurer la pratique du culte, la médecine conventionnelle et les questions de santé d’État sont devenues le pré carré non pas de communautés, mais de lobbies surpuissants qui l’ont dévoyée pour qu’elle lui assure des revenus conséquents. Quant aux médecins qui osent lorgner de l’autre côté des ors et des ordres du conseil du même nom, il leur en coûte énormément en termes de marginalisation, d’ostracisme, de mépris. Les renégats sont pourtant de plus en plus nombreux, affirmant malgré le mépris, malgré les contraintes, que soigner et être soigné est une affaire de liberté, de libre arbitre, de consentement échappant aux diktats.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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