Covid-19 et surmortalité collatérale

Toute épidémie est cause de surmortalité de façon directe (par le germe responsable) et indirecte (en lien avec le bouleversement des habitudes de vie). C’est ainsi qu’en France, la vague de grippe de Hongkong, qui sévit au cours de l’hiver 1969-1970, a entraîné une surmortalité totale d’environ 40 000 décès pour environ 17 000 décès directement imputables à la sinistre grippe. Au terme de la pandémie actuelle de coronavirus, il en sera de même, car les pandémies sont trop espacées l’une de l’autre pour que l’être humain en tire les leçons nécessaires.

Aussi, l’élévation du niveau de stress – qui trouve ses racines dans la peur de la contagion, l’insécurité financière, l’insatisfaction du besoin légitime de se mouvoir librement, la réactivation des conflits domestiques – génère-t-elle irritabilité, agressivité, anxiété, dépression et comportements à risques (repli sur soi allant parfois jusqu’à l’autoréclusion, fuite dans la drogue, attitudes antisociales, prise de paris fous). En résultent, entre autres conséquences, l’aggravation des maladies chroniques par la baisse des consultations chez le médecin et une augmentation des décès prématurés, la surenchère de la violence au sein de la cellule familiale et son lot de meurtres et de suicides, un relâchement des consignes de sécurité les plus élémentaires avec une mise en danger de la vie de soi et d’autrui.

Dernier exemple en date, la forte augmentation des appels aux centres antipoison, notamment suite à l’ingestion accidentelle par les enfants de produits ménagers (eau de Javel, détartrant principalement), de solutions hydroalcooliques, d’huiles essentielles ou de médicaments anti-inflammatoires. Ce qui a conduit à la publication du communiqué de presse « Restez chez vous en sécurité ».