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Parle à mon barbecue !

  • L’économie numérique dans laquelle s’inscrivent les objets connectés n’en finit pas de polluer.L’économie numérique dans laquelle s’inscrivent les objets connectés n’en finit pas de polluer.
Article paru dans le journal nº 102

Vous vous demandiez à quoi pouvait bien servir la 5G ? On a la réponse ! À communiquer avec votre… barbecue. Un barbecue " intelligent " à 1 700 euros. Mais qui n’a jamais rêvé de communiquer avec un barbecue ? Qu’il vous envoie par SMS des notifications sur la température de votre barbaque, son état de cuisson, pendant que vous, fier comme Artaban, sirotez tranquillement votre rosé entre amis ? La révolution de la grillade est en marche ! Les champions de la réaction de Maillard, les magiciens de la rôtisserie à l’oreille, les gueules noires de la cuisson au charbon n’ont qu’à bien se tenir. Leur savoir-faire est caduque. Les bleus-bites du barbecue déboulent, transcendés par une éminence grise de nouvelle génération : l’intelligence artificielle. La même qui est déjà installée dans les réfrigérateurs connectés qui peuvent optimiser la " gestion des stocks " (comme si on parlait d’un entrepôt de 80 000 m2). D’ores et déjà, votre frigo peut souffler à l’oreille de votre smartphone la date de péremption de vos yaourts, les produits qu’il contient et les recettes de cuisine que vous pouvez en tirer. Mais surtout, surtout – et c’est bien une prérogative d’un frigo, ça – diffuser vos photos, vidéos, musiques ; consulter l’agenda familial ou personnel, prendre connaissance des actus du jour ; regarder la télévision. 2 129 euros le machin… Le prix du progrès. Mais alors que la planète étouffe, l’économie numérique dans laquelle s’inscrivent les objets connectés n’en finit pas de polluer. Responsable de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2019, le numérique s’était déjà payé le luxe de doubler le secteur de l’aviation (2,5 % en 2018). Entre 2015 et 2019, la consommation d’énergie mondiale du secteur numérique a augmenté de 6,2 % par an. Et dans un récent rapport, l’Internet des objets (IoT, pour Internet of Things) est désigné comme la principale source d’émission de gaz à effets de serre. En 2010, on comptait 1 milliard de ces bidules dans le monde. En 2025, leur nombre oscillera entre… 30 et 50 milliards, et selon les estimations atteindra 100 milliards en 2030, accroissant de manière exponentielle l’empreinte environnementale du secteur numérique. Un prérapport du Sénat avance que celle-ci pourrait augmenter de 60 % d’ici à 2040. Voici quelques chiffres qui sauront animer vos discussions, avant que votre barbecue ne vous coupe la parole pour vous avertir que les chipos sont cuites.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé