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Phagothérapie : quand les virus sauvent des vies, entre espoirs et limites

  • Des virus phages comme espoirtthérapeutique ?Des virus phages comme espoirtthérapeutique ?
Article paru dans le journal nº 89

Et si la phagothérapie, découverte il y a plus d’un siècle, s'affirmait comme une solution d’avenir face aux infections graves et à la montée inquiétante de l’antibiorésistance ? Un paradoxe, au moment où les virus inquiètent tant ! État des lieux historique et clinique, études de cas et perspectives pour tout savoir sur ces bactériophages qui pourraient sauver l’humanité.

Les virus, et surtout un certain coronavirus, sont au cœur de l’actualité et du quotidien de chacun depuis plus d’un an. Pourtant si le Sars-CoV-2 et nombre d'autres virus font peur, certains d'entre eux peuvent se révéler utiles. La preuve avec les virus phages ou bactériophages – de phagos = manger – qui, comme leur nom l’indique, « mangent les bactéries ». Une aptitude intéressante à l’heure de la progression de l’antibiorésistance – 5 500 décès par an en France – qui demain pourrait rendre toute chirurgie impossible. Pourtant, la découverte des phages et de leurs propriétés ne date pas d’hier…

Phagothérapie : entre microbiologie et géopolitique

C’est en 1917, au travers d’une note intitulée « Sur un microbe invisible antagoniste du bacille dysentérique », que Félix d’Hérelle, qui travaille à l’Institut Pasteur depuis 1911, révèle l’existence de virus prédateurs naturels de bactéries, baptisés « phages ». Ces virus atypiques, largement présents dans la nature ont, en effet ,des propriétés lytiques et peuvent donc détruire les membranes bactériennes, ce qui conduit à la mort des cellules. Fort de ses succès dans l’éradication de sauterelles dévastatrices, après avoir eu l’idée de pulvériser des bacilles qui leur sont naturellement néfastes, Félix d’Hérelle va multiplier les expérimentations et proposer d’utiliser les phages contre les infections bactériennes notamment humaines : le concept de la phagothérapie était né. La phagothérapie va connaître son heure de gloire dans les années 1920-1930 et ce microbiologiste voyageur créera à Paris un institut de production de phages à visée thérapeutique ; il participera à la fondation de laboratoires de recherche sur les phages en Union soviétique. Mais en pleine guerre froide, la phagothérapie devient affaire de géopolitique. Alors que la révolution de la pénicilline déferle sur l’Occident, les pays de l’Est, cloîtrés derrière le rideau de fer et donc privés d’antibiotiques, vont poursuivre leurs travaux sur les phages.

Routine ou cas cliniques

Cette expertise des pays d’Europe de l’Est persiste. À Tbilissi, en Géorgie, par exemple où l’Institut Eliava, du nom d’un élève de Félix d’Hérelle, accueille quelque 1 000 patients par an, notamment de nombreux étrangers dont les infections sont devenues multirésistantes aux antibiotiques. Ou encore à Wroclaw où le Centre de thérapie par les phages a acquis une réputation au-delà des frontières polonaises. Dans l’ex-Europe de l’Est, la phagothérapie reste utilisée en routine clinique et attire les patients « occidentaux » pour un tourisme médical version phagothérapie.

Car à « l’Ouest », les phages sont à l’index, notamment parce que la validation de leur intérêt n’a pas été faite selon les normes rigoureuses des essais cliniques d’aujourd’hui. Mais les lignes bougent face à la menace grandissante de l’antibiorésistance (33 000 morts aujourd’hui en Europe et 10 millions de morts anticipés dans le monde à l'horizon ...

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