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Chlamydia : l'avez-vous déjà ?

  • Chlamydia : l'avez-vous déjà ? Chlamydia : l'avez-vous déjà ?
Article paru dans le journal nº 21
IST

La chlamydia fait partie des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes et pour cause… elle passe souvent inaperçue. Pourtant, il est important d’agir rapidement contre la bactérie Chlamydia trachomatis pour éviter de contaminer ses partenaires d’une part, mais aussi pour éviter des complications graves (endométrite, prostatite, stérilité…). La médecine alternative met à disposition différents remèdes naturels pour accompagner les traitements allopathiques.

Article mis à jour le 27/07/2022 par Nihel Amarni

Entre 2017 et 2019, les infections à la bactérie Chlamydia trachomatis ont augmenté de près de 29 % en France(1). Cette tendance est encore plus exacerbée chez les jeunes de 15-24 ans, atteignant plus de 43 %. Aujourd’hui, ces chiffres déjà inquiétants seraient à revoir à la hausse du fait du recul du dépistage consécutif à la crise de la Covid-19. Les experts craignent même un effet boule de neige, car « qui dit dépistage tardif dit diagnostic tardif, et donc une plus grande circulation de ces infections » explique Florence Lot, de la direction des maladies infectieuses de Santé publique France (SPF) (2). Pour cette IST asymptomatique, dans 60 à 70 % des cas (3), le dépistage est recommandé au moins deux fois par an si l’on a des comportements à risque. Côté prévention, le port du préservatif est préconisé, qu’il soit féminin (parfait pour ceux qui sont allergiques au latex) ou masculin. En outre, si l’infection a longtemps touché surtout les jeunes femmes, elle concernerait aujourd’hui plus largement les jeunes hommes.

Transmission et symptômes courants des chlamydias

La bactérie en cause, Chlamydia trachomatis, fait partie d’une famille de bactéries (Chlamydiaceae) qui ont la particularité de se développer au sein des cellules hôtes tels des parasites. Cette bactérie peut ainsi se transmettre par voie génitale, anale, bucco-génitale, bucco-anale ou oculaire (contact du sperme avec l'œil). Cependant, elle n’est aucunement transmissible lors d’un contact comme un baiser ou des embrassades, ou lorsque des personnes boivent dans le même verre, ou se servent des mêmes serviettes de toilette. Enfin, cette bactérie ne peut être transmise par le biais des sièges ou cuvettes de WC.

Lorsque la bactérie est malheureusement contractée, elle se développe essentiellement au niveau de la muqueuse de l’urètre chez les deux sexes, et du col de l’utérus chez la femme. Dans la grande majorité des cas, l’infection est décrite comme « silencieuse », car elle ne génère que très peu de symptômes gênants.

Toutefois, lorsqu'elle est symptomatique, ses signes apparaissent sous 5 à 14 jours après la contamination :

  • Chez l’homme : à l’occasion de brûlures à la miction ou de petits écoulements de couleur blanchâtres au niveau du pénis ou du rectum. Les signes peuvent se réduire à de simples picotements ou aller jusqu’à des douleurs testiculaires et rectales.

  • Chez la femme : à l’occasion de brûlures en urinant ou d’écoulements par l’anus accompagnés de douleur. Des pertes vaginales jaunâtres ou sanguinolentes en dehors du cycle (spotting ou après un rapport sexuel), des douleurs pelviennes, ou lors des rapports sexuels (dyspareunie) sont aussi des signes à ne pas négliger.

On s'en aperçoit souvent trop tard : les complications des chlamydias

Les Chlamydiae provoquent une réaction inflammatoire qui accompagne l'infection aussi longtemps que les bactéries subsistent dans l'organisme. Cette composante inflammatoire de la réaction immunitaire n'est pas toujours spectaculaire, mais si elle perdure, il peut y avoir des dommages à long terme. D’ailleurs, bien trop souvent, l’infection ne se révèle que par une de ses complications tardives qui sont multiples, avec de possibles atteintes à la fertilité à la clef. Il peut s’agir :

  • d'une épididymite (infection du canal testiculaire) ;

  • d’une prostatite (infection de la prostate);

  • d’une endométrite (infection et inflammation du tissu utérin);

  • d’une salpingite (infection des trompes de Fallope) souvent accompagnée de douleurs au bas-ventre

  • d'une rectite (inflammation du rectum);

  • d'une maladie de Nicolas-Favre (ulcération de la région génitale, disparaissant spontanément et suivie par une atteinte inflammatoire et douloureuse des ganglions lymphatiques inguinaux du côté où siégeait le chancre) dans les deux sexes.

  • de douleurs chroniques du petit bassin (bas ventre), pouvant être liées au développement d’une maladie inflammatoire pelvienne (MIP)

De plus, des syndromes complexes peuvent apparaître comme ceux de Fiessinger-Leroy-Reiter (survenue simultanée d’une urétrite, d’une atteinte polyarticulaire et d’une conjonctivite) ou de Fitz-Hugh-Curtis (inflammation des tissus au voisinage du foie).

Enfin, ne pas traiter une infection Chlamydia trachomatis peut augmenter les risques de cancer du col de l’utérus et des ovaires, ou de grossesse extra-utérine et de stérilité. Cette IST serait d’ailleurs aujourd’hui la première cause d’infertilité en France (4).

Les antibiotiques : quelle efficacité ?

Peu d’antibiotiques sont efficaces contre la Chlamydia trachomatis, car la bactérie produit une infection extracellulaire(5), se mettant ainsi partiellement à l’abri des défenses immunitaires, mais également des traitements. Cependant, les macrolides (érythromycine, azithromycine), et les tétracyclines (doxycycline), sont des antibiotiques possédant une bonne pénétration cellulaire et de ce fait tout à fait capable d’agir contre la bactérie(6). En outre, les cliniciens observent des infections chroniques aux Chlamydiae. La recherche étudie toujours activement la question, sans pour autant mettre en doute l’impact des antibiotiques. Le risque d’antibiorésistance étant pour le moment écarté par la communauté scientifique, c’est l’hypothèse de la réinfection chronique due à des contaminations mutuelles entre partenaires non traités conjointement qui semble être la piste privilégiée. Ceci malgré le développement d’une immunité partielle, mais de long terme, chez les individus après une première infection.

D’autres investigations se penchent tout de même sur la possibilité pour l’infection d’entrer en phase de dormance, ce qui permettrait aux Chlamydiae de resurgir au moment où l’immunité de notre corps est au plus bas(7).

Chlamydia les traitements naturels

On l’aura compris, le triptyque incontournable pour tenir à distance la chlamydia est prévention, dépistage et traitement antibiotique. Pour autant, les remèdes naturels peuvent trouver leur place dans la lutte contre ce pathogène à plusieurs titres ; en aidant dans la lutte antibactérienne, en soutenant l’immunité, mais également en favorisant une flore vaginale équilibrée, moins propice au développement des infections et co-infections.

L’importance du microbiote vaginal

En effet, chez les femmes en bonne santé, le microbiote cervico-vaginal est principalement composé de lactobacilles, des bonnes bactéries qui acidifient l’environnement et empêchent la croissance de certaines bactéries nocives. Mais d’autres micro-organismes sont présents tels que la levure Candida albicans et la bactérie Gardnerella vaginalis qui, lorsqu’elles prolifèrent, peuvent être facteurs de dysbiose et accroître le risque d’infections sexuellement transmissibles. Des recherches(8) suggèrent ainsi que les biofilms qu’elles forment constituent des réservoirs où s’abrite la chlamydia, facilitant ainsi sa transmission et sa dissémination dans les voies génitales supérieures, accroissant ainsi les risques d’impact sur la fertilité.

Dans ce contexte, prendre soin de sa flore vaginale – avec des ovules aux probiotiques par exemple – et lutter contre une possible candidose paraît important pour limiter les risques d’infection, de réinfection et soutenir la lutte contre une chlamydia déjà en place. La prise de probiotiques adaptés est également pertinente suite à une prise au long cours d’antibiotiques, facteur désormais bien connu de déstabilisation du microbiote.

Les huiles essentielles à la rescousse

Plusieurs huiles essentielles possèdent des propriétés bactéricides qui pourront venir compléter admirablement l’action des antibiotiques. C’est notamment le cas des HE de tea tree, de niaouli, de palmarosa, d’origan et de thym vulgaire qui sont couramment utilisées dans le cas d’infection bactérienne génitale féminine(9).

Leur utilisation peut se faire par voie orale (HE tea tree ou niaouli ou origan ou thym) à raison de 2 à 3 gouttes dans une cuillère à soupe d’huile d’olive, 3 fois par jour pendant 7 à 14 jours, ou l’équivalent sous forme de capsules disponibles en complément alimentaire.

En externe, on pourra utiliser l’HE de palmarosa à hauteur de 5 à 8 gouttes dans une cuillère à soupe d’huile végétale d’amande douce en onction sur l’abdomen, 2 à 3 fois par jour.

Sans connaissance spécifique des huiles essentielles (contre-indications, risques d’interaction ou d’allergie, etc.), il est vivement conseillé de se faire accompagner par votre médecin, pharmacien ou herboriste.

Pour compléter ce tableau, voici une synergie d’huiles essentielles (voie locale) conçue pour le confort gynécologique féminin proposé par la pharmacienne et spécialiste d’aromathérapie Aude Maillard dans le magazine partenaire Plantes et Santé. Elle vise à soutenir l’immunité locale avec une activité anti-infectieuse à large spectre, avec une orientation antifongique (candida, mycoplasme), antibactérienne, mais également antivirale (papillomavirus). Elle a, en outre, une action apaisante des irritations.

 

Ingrédients :

  • HECT d’eucalyptus à cryptone - 10 gouttes d’Eucalyptus polybractea cryptonifera

  • HECT de lavande fine - 20 gouttes de Lavandula vera

  • HECT de tea tree - 20 gouttes de Melaleuca alternifolia

  • HECT de thym à thujanol - 20 gouttes de Thymus vulgaris CT thujanol

  • HECT de lemongrass - 20 gouttes de Cymbopogon flexuosus

  • HECT de clou de girofle - 10 gouttes d’Eugenia caryophyllata

  • Macérat lipidique de calendula - QSP 30 ml

  • HECT : huile essentielle chémotypée. Compter 30 gouttes pour 1 ml.

 

Préparation : Prendre un flacon en verre teinté de 30 ml muni d’un compte-gouttes, y verser les huiles essentielles selon les quantités indiquées, compléter jusqu’en haut du flacon avec le macérat de calendula, refermer soigneusement et agiter.

  • En prévention. En période prémenstruelle ou juste avant un rapport sexuel pour prévenir une infection récidivante, une dizaine de gouttes à masser sur la vulve, répéter 2 ou 3 fois par jour, selon le confort apporté.

  • En curatif. En cas de vaginite, imprégnez un tampon vaginal de cette synergie aux deux tiers et mettez un tampon chaque nuit. Traiter pendant 10 jours.

  • Contre-indications : Femme enceinte ou allaitante. Toute leucorrhée inhabituelle et durable

On notera, pour terminer, que certaines plantes médicinales aux propriétés antibactériennes reconnues, telles que la scutellaire du Baikal (10), apparaissent prometteuses dans la lutte contre la chlamydia, bien que les études cliniques manquent à ce stade pour pouvoir en recommander l’usage.

 

Références :

  1. Activité de dépistage : diminution en 2020 et ré-augmentation en 2021, Santé Publique France, juin 2022.

  2. Chlamydia, gonorrhée : chez les jeunes, la flambée invisible des infections sexuellement transmissibles, janvier 2022

  3. Comprendre les infections à Chlamydia, Ameli, janvier 2022

  4. Augmentation des infections sexuellement transmissibles, Senat, juin 2022

  5. Chlamydia : signes d’appel, diagnostic et traitement, 2005

  6. Infection par Chlamydia trachomatis liée à un rapport sexuel, Prescrire, 2019

  7. Infection par Chlamydia : la « boîte noire » de la chronicité entre-ouverte, 2019

  8. Biofilm in Genital Ecosystem: A Potential Risk Factor for Chlamydia trachomatis Infection, 2019.

  9. Alternatives naturelles aux antibiotiques - Lutter contre les infections en renforçant le terrain, Christopher Vasey, 2015.

  10. Natural Products for the Treatment of Trachoma and Chlamydia trachomatis, 2015.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé