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Caramba, gare au dicamba !

  • Le caramba est utilisé, en remplacement du glyposathe, par les hillbillies des Grandes Plaines, de l'Arkansas au Mississipi, sans oublier le Missouri.Le caramba est utilisé, en remplacement du glyposathe, par les hillbillies des Grandes Plaines, de l'Arkansas au Mississipi, sans oublier le Missouri.
Article paru dans le journal nº 51

Le dicamba, kézako ? Une nouvelle danse ? Un nouveau programme de sport 
en salle ? Le nouveau tube de l’été, héritier de la lambada ? Non, mon général, c’est juste le dauphin du glyphosate. Et par certains côtés, il est pire. 
Âmes sensibles s’abstenir.

De ce côté de l’Atlantique, l’Union européenne s’improvise scénariste de soap opera (vous savez, ces feuilletons qui n’en finissent jamais) sur fond d’interdiction du glyphosate et de drôles de pas de danse (un pas en avant, j’interdis ; deux pas en arrière j’interdis plus).

Désillusion

On n’y comprendrait strictement rien s’il n’y avait, outre-Atlantique, un élément de réponse… répondant au nom exotique de dicamba – nettement plus sexy que sa formule chimique : C8H6CI2O3. Car dit comme ça, ça sonne comme la prochaine danse de l’été, ou comme la nouvelle tendance fitness. Or, le dicamba n’est pas censé remplacer la zumba dans les salles de sport, mais bien le glyphosate himself.

Il est donc légitime de penser que c’est en attendant de voir les résultats grandeur nature du dicamba, que l’Europe ajourne l’interdiction du glypho. Et pour ce qui est de voir ce que ça donne, il n’y a qu’à demander aux hillbillies des Grandes Plaines, de l’Arkansas au Mississippi sans oublier le Missouri, pour s’en rendre compte. Car c’est peu de dire que cet herbicide hormonal produit par Monsanto ou BASF a de quoi déjà faire regretter le glyphosate. Comme quoi, on sait toujours ce qu’on perd, mais jamais ce qu’on gagne.

Pourquoi une telle désillusion au sujet du dauphin du roi glyphosate ? Parce que c’est une belle saloperie, pardi ! Des arguments ? Mais oui, mais oui, messire. Ça commence gentiment par la liste des protections que doit porter l’« opérateur », liste répertoriée par l’Anses (les pandores de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Citons des gants en nitrile certifiés EN 374-3, une combi en polyester 65 %, coton 35 % avec grammage de 230 g/m2 et traitement déperlant, bottes de protection EN 13 832-3, etc. Et vous savez quoi ? Tout ce fatras ne suffit même pas.

Bientôt interdit… et chez nous ?

Autorisé en 2016 par le ministère de l’Environnement des États-Unis (EPA) pour éradiquer, sur les champs de coton et de soja, les mauvaises herbes devenues résistantes aux herbicides classiques, le dicamba accumule depuis les plaintes pour dommages environnementaux. Et le mot est faible puisqu’entre juin et fin août 2017, 2 400 rapports d’agriculteurs portant sur la volatilité et la dispersion dans les airs de ce poison ont été enregistrés par l’EPA.

Quant aux effets sur notre santé ? Eh bien, comme l’agent orange utilisé au ­Vietnam, on le suspecte d’être tératogène ; en clair, d’être responsable de malformations du fœtus. Sinon, il reçoit la palme d’or de l’irritation et de la corrosion des muqueuses oculaires. Quant aux symptômes d’empoisonnement, ils sont pléthore et répertoriés par Wikipédia : perte d’appétit, vomissements, douleurs et contractions musculaires, essoufflement, effets sur le système nerveux central, traces d’acide benzoïque dans l’urine, incontinence, cyanose (peau bleue), et épuisement induit par des spasmes musculaires répétés. L’inhalation peut être suivie d’irritation des cloisons nasales, des poumons et d’une perte de voix. Des joyeusetés qui poussent l’Arkansas à envisager son interdiction pour 2018. Nous serions mal inspirés, en Europe de l’autoriser. Veillons.

Et pendant ce temps-là, dans nos ruches…

À l’heure même où nous écrivons ces lignes, tombe le communiqué de presse de l’Unaf, l’Union nationale des apiculteurs de France qui se désole qu’en septembre l’Anses ait autorisé la commercialisation de deux insecticides à base de sulfoxaflor. Ouverte à plusieurs cultures, cette molécule appartient à la famille des néonicotinoïdes, celle qui dézingue à tout-va les abeilles, celle qui doit être interdite en 2018. Bien sûr, pour le bien des abeilles, du miel et de la biodiversité, l’Unaf demande le retrait immédiat de cet insecticide.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé