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La santé humaine commence dans les sols

  • Pierre WeilPierre Weil
Article paru dans le journal nº 132

Ingénieur agronome, Pierre Weill a lancé en 2000 Bleu-Blanc-Cœur, démarche agricole et alimentaire durable visant à améliorer la qualité nutritionnelle et environnementale de notre alimentation. Aujourd’hui, il milite pour que le lien entre sol, environnement et santé soit véritablement reconnu.

Alternative Santé : Votre livre Une seule santé, Enquête sur les sols où nos maladies prennent racine est une enquête sur les sols " où nos maladies prennent racine ". Avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous éclairer sur ce qu’est un bon sol ?

C’est très compliqué à décrire. C’est une discipline un peu nouvelle que d’étudier toute cette vie du sol et d’essayer de la qualifier. Plus de la moitié des espèces répertoriées dans le monde vivent sous la terre. Il y a tout un tas de populations de virus, de bactéries, de vers de terre, d’acariens, de champignons. Et les échanges y sont très complexes. J’ai fréquenté le psychiatre Boris Cyrulnik qui m’avait dit un jour que le terme de résilience avait été inventé par les agronomes pour désigner les sols. Je crois qu’un sol n’est jamais mort, il peut se remettre en place même après avoir été usé. Les agronomes parlent de sol " suppressif ", autrement dit d’un sol qui sait se défendre tout seul. Un sol vivant sait résister aux attaques de champignons, de microbes parasites. Bref d’ennemis des cultures.

Pour définir la vie du sol, il existe diverses mesures : il y a la structure, la porosité, la matière organique, la quantité de carbone, etc. Un sol peut être caractérisé par des mécanismes d’oxydo-réduction, de pH. Lorsque l’on a commencé à s’intéresser au microbiote intestinal, on parlait de quelques bactéries puis de virus, puis de champignons, et aujourd’hui on parle d’holobionte, c’est-à-dire d’un hôte et de tous ses microbes. Les sols s’apparentent à ce microbiote intestinal. Plus il y a de diversité, plus il y a d’espèces différentes, mieux c’est. En résumé, un bon sol a une diversité de vie suffisante pour devenir suppressif, c’est-à-dire en capacité de lutter contre les ennemis des cultures.

Comment se portent nos sols français ?

Ils ne vont pas bien. On considère, pour ne prendre qu’un seul critère, que la concentration de matière organique des sols, qui est assez facile à mesurer, est en moyenne de 3 %. Dans certaines régions de grandes cultures, cette concentration est à 1 %. Sachant qu’un bon sol est à 5 ou 6 % de matière organique. Dans un bon sol, il y a de la vie, de l’humus, des champignons. Sa structure joue aussi un rôle. Il existe des sols argileux, sableux, limoneux. Typiquement, le sol landais est très sableux. Malheureusement, le maïs y est cultivé intensément depuis une trentaine d’années. Ce sol est donc devenu très pauvre. Il nécessite l’ajout d’engrais et de pesticides pour que quelque chose daigne encore y pousser.

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Vous avez mené sept études cliniques et participé à près de 500 publications dans la presse scientifique pour développer votre argumentation. Pouvez-vous revenir sur votre première étude clinique démarrée en 1999 ?

Je suis parti de l’hypothèse que nos pathologies modernes chroniques – surpoids, carences, inflammations – trouvaient leur origine au bas de la chaîne alimentaire, plus particulièrement dans nos champs abîmés et ...

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