Accueil Polémiques Gardasil, Cervarix : une étude sous influence ?
Gardasil, Cervarix : une étude sous influence ?
Le 13 septembre dernier, le gendarme du médicament, l’ANSM, a publié une étude menée conjointement avec l’assurance maladie. Mission : inciter les parents à faire vacciner leurs filles contre le papillomavirus dès l’âge de 11 ans en leur assurant que le Gardasil et le Cervarix ne sont pas si dangereux. Décryptage d’une position floue.
C’est une étude pour le moins opportune qui est parue le 13 septembre dernier. Son titre : « Vaccination contre les infections à HPV et risque de maladies auto-immunes : une étude Cnamts/ANSM rassurante ». Rassurante, vraiment ?
En premier lieu, l’étude rappelle que la vaccination ne remplace pas le frottis cervico-utérin. Ce que confirme Mahmoud Zureik, directeur scientifique et de la stratégie européenne à l’ANSM : « Ce n’est pas parce qu’une fille a été vaccinée qu’elle est dispensée de frottis. » Ça balise sec, à l’Agence : manquerait plus que les patientes n’aillent plus chez le gynéco… Preuve implicite du manque de crédit que l’ANSM porte au vaccin ? À cette question, on botte en touche à coup de chiffres : « Il y a 3 000 nouveaux cas par an en France et 1 000 décès, alors que ce cancer est le seul que l’on peut prévenir et éradiquer. »
Crise de foi
Certes, 1 000 décès, c’est trop. Mais ouvrons un peu la focale : en analysant les données épidémiologiques publiées par l’Invs en 2008, on observe que la courbe d’incidence et de mortalité n’a eu de cesse de chuter entre 1980 et 2005, soit un an avant la mise sur le marché du Gardasil… Les 3 000 cas brandis par l’ANSM illustre avant tout un problème dont personne ne parle : la crise des gynécologues.
Dans l’Atlas 2015 de la démographie médicale de l’Ordre, on note depuis 2008 une chute vertigineuse du nombre de gynécologues (-31,3 %). Cette spécialisation a d’ailleurs disparu en France en 1984, au profit des gynécologues-obstétriciens, que désaffectionnent les étudiants. Par ailleurs, outre le problème des déserts médicaux, les patientes boudent leur gynéco : en 2015, 40 % déclarent ne pas faire de frottis régulièrement. On comprend mieux l’intérêt impérieux des pouvoirs publics pour les vaccins.
Est-ce eux qui ont réclamé cette étude ? Non, selon l’ANSM, qui préfère rappeler qu’elle bénéficie de moyens conséquents et d’une certaine liberté pour déclencher des recherches en interne, et ce, sans qu’aucun conflit d’intérêts ne soit déclaré par un membre du comité scientifique. Aucun ? Et Mme Alpérovitch, patronne de l’ANSM qui a bossé avec Sanofi, distributeur du Gardasil ? Et Mme Heard ex-salarié de GSK, Roche, Abbott et… Merck, créateur du Gardasil ? Quant à notre interlocuteur, il est passé par Novartis, Biocodex et Boehringer-Ingelheim : « Oui, mais […] aucun conflit d’intérêts dans les trois années [qui] précédent l’étude, conformément à la loi », se justifie-t-il.
Statistiquement flou
Si l’étude conclut qu’il n’y a pas « d’association statistiquement significative entre l’exposition au vaccin anti-HPV » et la survenue d’une affection démyélinisante du système nerveux central, d’une sclérodermie localisée ou systémique ou d’un syndrome de Gougerot-Sjögren, elle souligne une « association faible mais statistiquement significative entre la vaccination […] et la survenue d’une maladie chronique de l’intestin ». Pas de surrisque, mais risque tout de même. Et le bon Dr Zureik rappelle simplement qu’« il n’est pas pour l’heure statistiquement raisonnable d’associer la survenue de ces MCI et le vaccin ». Autrement dit : c’est possible, mais on n’est pas « statistiquement » sûr…
Quant au syndrome de Guillain-Barré (SGB), c’est le pompon. L’étude note qu’« une augmentation du risque du syndrome […] après vaccination apparaît probable ». On peut dire merci au SGB de n’être qu’une maladie dont la rareté limite sa prévalence… À l’ANSM, ils sont tellement rassurés qu’ils affirment conserver une vigilance qui alimentera de prochaines études, notamment pour les maladies chroniques de l’intestin…
Mais retenons l’essentiel : la vaccination ne remplace pas le frottis cervico-utérin. Mieux, elle reste le meilleur (et le seul) moyen pour prévenir tous les types d’HPV. Sans effet secondaire, elle a de plus l’avantage de ne coûter qu’une vingtaine d’euros… contre 120 pour le Gardasil ! Aux autorités de gérer la crise qui frappe les gynécologues, les vaccins n’ayant pas fait, quoi qu’on en dise, la preuve de leur efficacité.
Pierres d’achoppements
« Si on a l’intention de faire la lumière sur les effets indésirables d’un vaccin, on intègre un comité scientifique ou à tout le moins, on questionne les voix contradictoires afin d’assurer les principes d’impartialité, de transparence, de pluralité et du contradictoire posés par la Charte de l’expertise sanitaire. »
C’est par ces mots que Didier Lambert, porte-parole de l’Association entraide aux malades de myofasciite à macrophages (E3M), pointe une des nombreuses pierres d’achoppements de l’étude de l’ANSM. Autre problème : l’ANSM n’a scientifiquement pas le droit d’annoncer que la balance bénéfice-risque reste très favorable à cette vaccination. De nombreuses questions posées sur l’efficacité de ce vaccin restent sans réponse. L’association exhorte ainsi le ministère de
la Santé à ne pas s’appuyer sur cette étude partielle… et partiale.
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