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Technique Alexander : retrouver le bon usage de soi
Mise au point au siècle dernier par un acteur australien devenu aphone, la technique Alexander entend nous aider, par une patiente approche d’éducation posturale, à retrouver le bon usage de soi dans les gestes du quotidien. Bien connue des artistes, la technique profite aussi à tous ceux qui visent un mieux-être global, un esprit plus alerte, un meilleur sommeil, une amélioration de l’équilibre et de la coordination ainsi qu’un soulagement du stress, des douleurs musculaires, articulaires et dorsales.
La technique Alexander est bien une technique et pas une méthode, dans la mesure où elle relève d’un ensemble de procédures, d’outils et d’un vocabulaire précis, mais non standardisé, qui amènent progressivement la personne à adopter un nouveau fonctionnement, proche de celui de l’enfant, lorsque corps et esprit fonctionnent ensemble », explique en préambule Agnès de Brunhoff, directrice du Centre de formation de la technique Alexander, à Paris. Cela fait trente ans que cette artiste, chanteuse, pianiste, compositrice et actrice, pratique et enseigne la technique mise au point au siècle dernier par Frederick Matthias Alexander, un acteur australien victime d’extinction de voix et qui, par une observation attentive de ses gestes et postures, parvint se guérir.
La pratique, considérée comme pionnière dans les approches de conscience corporelle, et qui s’est développée à travers le monde, en particulier en Europe, compte aujourd’hui plusieurs milliers de praticiens. Elle vise à « réapprendre » les gestes du quotidien tels que se lever, s’asseoir, marcher ou se baisser, dans le but de retrouver le « bon usage de soi ». Et de rendre la santé à un corps qui, figé dans ses habitudes, subit diverses tensions et douleurs.
La technique Alexander repose sur un ensemble de principes, dont celui du « contrôle primaire ». « Il existe une relation fondamentale dynamique tête-cou-dos que nous connaissons tous à la naissance et que l’on observe chez les petits enfants, qui sont en mouvement permanent, qui ont la tête bien alignée avec la colonne vertébrale », remarque Agnès de Brunhoff. Elle précise : « Aujourd’hui, le bassin est devenu notre guide au lieu de la tête, on est devenus en quelque sorte des assis-debout, immobiles, et dans l’inertie la plupart du temps. » La pratique vise ainsi notamment à retrouver cet alignement naturel à partir du cou et de la tête, et à s’organiser autour de lui, grâce à une forme de rééducation consciente.
Toute l’originalité de l’approche repose ainsi sur un éveil à la conscience de soi, et à la possibilité de faire autrement en associant pensée et corps. Le praticien recourt pour cela à l’usage de ses mains pour guider la personne, mais, précise Agnès de Brunhoff, « il s’agit là d’un toucher dynamique et léger, tout sauf intrusif et interventionniste, dont le but est de stimuler chez l’autre une partie de lui inconnue ». L’autre axe de travail consiste à prendre conscience de la force de ses habitudes, au quotidien, afin de rétablir un fonctionnement et des perceptions sensorielles fiables, « ce qui, au début tout au moins, peut paraître inconfortable, car il s’agit de faire plus d’efforts dans un premier temps pour au final en faire moins », précise la praticienne.
Comme une fulgurance
« J’ai travaillé pendant plus de quinze ans avec des enfants, des personnes âgées souffrant de douleurs, des adultes qui avaient eu une blessure, un accident, ou souffraient de stress, de problèmes de respiration ou d’élocution. Et puis je me suis progressivement orientée vers les artistes, et les musiciens en particulier qui m’adressaient des demandes en vue d’améliorer leur pratique instrumentale et leur présence en scène », poursuit Agnès de Brunhoff. S’adressant à tous les types de public, la technique Alexander, qui se pratique en séance individuelle ou en groupe, consiste en un travail de longue haleine, régulier, qui amène progressivement à un mieux-être.
Diverses études, menées notamment en Grande-Bretagne, ont montré que la technique Alexander est efficace pour soulager les lombalgies chroniques, améliorer les troubles respiratoires comme l’asthme, et diminuer le risque de chutes chez les personnes âgées en améliorant l’équilibre. « L’idée est d’optimiser tout ce qui fonctionne bien dans le corps, tout en amenant à prendre conscience de ce qui ne marche pas. La partie souffrante du corps ne sera jamais le point de focalisation, elle est au contraire englobée dans l’ensemble », souligne Agnès de Brunhoff. Elle raconte avoir découvert la technique grâce aux conseils d’une proche, qui avait vu disparaître ses douleurs liées à un accident à la mâchoire. « Dès la première séance, cela a été comme une fulgurance pour moi, j’ai ressenti un soulagement immédiat et un grand bien-être s’en est suivi. »
Atteindre l’autonomie
Les séances Alexander se pratiquent allongé, mais aussi debout devant un miroir afin de pouvoir prendre conscience de ses mauvaises postures. L’idéal étant d’espacer chaque rencontre avec le praticien d’une semaine maximum, afin que le corps ne replonge pas tout de suite dans ses mauvaises habitudes et puisse intégrer les acquis. Les séances individuelles, qui durent entre 30 et 45 minutes, sont indispensables, au moins au début, afin d’être guidé par le toucher par le praticien.
Elles peuvent ensuite être suivies en groupe, avec l’avantage de pouvoir observer les fonctionnements chez les autres, en miroir des siens. Il faut idéalement plus ou moins une vingtaine de séances pour reconstruire un usage de soi approprié, six mois pour être guidé vers son application dans la vie quotidienne ou son métier, et deux ans pour atteindre l’autonomie. Cependant, pas de « miracles » à attendre de la technique Alexander, mais une possibilité de revisiter son rapport intime à son corps, se mettre mieux à l’écoute de ses messages et fonctionnements, afin de parvenir à une disparition de ses douleurs récurrentes.
La voix retrouvée
Acteur australien né en 1869 spécialisé dans le répertoire shakespearien, Frederick Matthias Alexander devient un jour aphone. Refusant d’abandonner sa carrière, et aucun médecin ne parvenant à lui rendre sa voix, il décide de se lancer dans une méticuleuse observation de ses comportements et gestes. Grâce à cette exploration minutieuse de ses mécanismes posturaux, menée face à des miroirs, il parviendra à guérir, et mettra dix ans à se débarrasser de ses comportements inadéquats.
La technique Alexander était née. Elle se développera au cours des cinquante années suivantes, Frederick Matthias Alexander étant sollicité d’abord pour la pratiquer auprès d’artistes, avant de recevoir des clients envoyés par des médecins. Installé à Londres, il consacra les dernières années de sa vie à la transmission de sa technique. De nombreux scientifiques témoignèrent du bien-fondé de son approche, dont Sir Charles Sherrington, considéré comme le père de la neurologie moderne.
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