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Le nucléaire sur la table de chevet

Article paru dans le journal nº 36

Redonner la voix aux survivants de la terrible catastrophe de Tchernobyl pour rappeler à quel point le nucléaire est une véritable saloperie est l'ambition de l'excellent livre de Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch, « La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse », ambition qui lui a valu le prix Nobel de littérature en 2015.

Lire « La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse » qui a valu à Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch son prix Nobel de littérature en 2015, c’est prendre un énorme coup de massue dans le plexus solaire. Car au-delà des rapports froids, des articles de presse construits bon an mal an derrière la chape de plomb du silence officiel, le livre de Svetlana Aleksievitch s’articule autour de ce qu’elle nomme le coeur des survivants.

Les survivants. Leurs témoignages, pour certains, sont à la limite du supportable. Ces femmes notamment, aux prises d’un amour à la Tourgueniev, un amour absolu pour leur mari, pompiers héroïques partis éteindre le feu du réacteur de cette centrale nucléaire devenue folle et apocalyptique. Tout est décrit, sans pathos, mais sans épargner les chastes oreilles. Redonner la voix à celles et ceux qui ont connu ces mineurs partis creuser des tunnels pour tenter de juguler les fuites par 50 °C, nus et exposés aux terribles radiations. Pour sûr, les autorités avaient envisagé d’utiliser des machines, des robots, mais les températures et les radiations étaient telles que lesdits robots étaient proprement inutilisables.

On retrouve sur l’internet cette vidéo d’un hélicoptère fondant littéralement au-dessus du réacteur. Certes, en 1986, la robotique était à la Préhistoire de ce que notre société hypertechnologique a réussi à développer. Mais quand on voit les interférences qu’un simple téléphone portable peut impliquer, qu’il faut toujours éteindre dans les hôpitaux ou les avions, il y a fort à parier que, si une catastrophe nucléaire devait se reproduire, ce serait encore la plus belle des machines, l’humain, qui devrait éteindre les feux et supporter des radiations inouïes. Lire « La supplication » est un exercice que j’estime personnellement obligé pour célébrer cette terrible catastrophe qui a eu lieu le 26 avril 1986. Lire ce livre c’est, trente ans après, définitivement tirer un trait sur une hésitation : le nucléaire, c’est une vraie saloperie.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


Tags sur la même thématique Nucléaire radiations radioactivité

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