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Dr Dominique Bourgouin : La santé est un capital, les soins, un investissement.

Article paru dans le journal nº 28

Le centre R-Révolution Santé de Montpellier est le premier centre d’optimisation de la santé en France. Prônant la médecine des 4 P (prédiction, personnalisation, préemption, participation), il vise une action sur l’alimentation, la gestion du stress, la qualité du sommeil et l’activité physique pour nous maintenir en bonne santé. Rencontre avec sa directrice médicale et scientifique, le Dr Dominique Bourgouin.

Alternative Santé Qu’est-ce qui fait défaut à la médecine allopathique pour que la pneumologue que vous êtes s’adonne à la médecine complémentaire ?

Dominique Bourgouin La vision différente que l’une et l’autre ont de la symptomatologie. Je ne supporte plus d’avoir le sentiment d’être en aval d’une pathologie. Dans ma pratique, 80 % des patients sont victimes des BPCO [bronchopneumopathie chronique obstructive, ndlr], des fumeurs en majorité. Quand ils passent le pas de mon bureau, je n’ai de cesse de me demander pourquoi ils ne sont pas venus dix ou quinze ans plus tôt. Si on s’orientait vers la prévention et si on repensait totalement notre façon de pratiquer la médecine et de prendre en charge les patients, on influerait favorablement sur la courbe des dépenses, et avant tout des souffrances.

A. S. Comment- pourriez-vous décrire votre centre ?

D. B. C’est le premier centre en France qui prodigue une médecine préventive à tous les stades : primaire, secondaire et tertiaire. La prévention primaire concerne tous les patients qui sont en bonne santé mais qui souhaitent faire un point pour pallier au plus tôt et au mieux leurs faiblesses ; la secondaire concerne les personnes qui ressentent quelques petits signes et se prennent en charge ; la tertiaire s’adresse à ceux qui ont des pathologies avérées comme du diabète, de l’hypertension, des maladies coronariennes…

Par un questionnaire de 110 questions, on va identifier les modes de vie au regard des grands domaines de l’équilibre de la santé : l’activité physique, le régime alimentaire, le sommeil et la gestion du stress. S’ensuit un dialogue pour expliquer au patient dans quelle mesure son métabolisme est en surchauffe, comment il s’est retrouvé dans cette situation et comment le soulager. On pourra s’appuyer le cas échéant sur des bilans spécifiques, sur la génétique, sur des examens médicaux complémentaires comme des enregistrements du sommeil, des épreuves d’effort, de façon à établir une cartographie de la santé du patient.

A. S. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la médecine du mode de vie et des 4 P ?

D. B. Nous proposons une médecine prédictive, préventive, personnalisée et participative. Prédictive pour le poids de la génétique, préventive pour tous les protocoles mis en place, personnalisée parce qu’il n’y a pas deux métabolismes identiques et participative parce que les patients sont acteurs.

A. S. Quels sont vos tarifs ?

D. B. Il y a plusieurs niveaux de consultation. Il y a la consultation du mode de vie, qui dure longtemps et qui va se dérouler en tête à tête avec le patient. Le bilan global qui en découle coûte 250 euros et n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. C’est un investissement personnel. À partir de la cartographie précise de la santé du patient, on va pouvoir affiner.

A. S. Le président fondateur, le Dr Jacques Desplan, dit clairement qu’il ne veut plus être dépendant de la Sécu. Est-ce à dire que la médecine est dépendante de l’assurance maladie ?

D. B. C’est l’assurance maladie qui paye les médecins et les hôpitaux. Elle est devenue leur seul client. Si pour des questions d’économie, elle se désengage de certains types de remboursement, on est simplement en danger. Comment allons-nous nous soigner ? Les patients doivent d’ores et déjà changer de vision et refuser d’être pris en charge. Être pris en charge rime avec abandon et passivité.

A. S. Avec votre centre, n’est-ce pas un nouveau visage d’une médecine à deux vitesses qui émerge, séparant ceux qui ont les moyens d’optimiser leur santé et ceux qui ne feront que la réparer ?

D. B. Quel est le budget qu’un fumeur consacre au tabac ? Non, je ne pense pas qu’il y ait une médecine à deux vitesses. En plus de vingt ans d’exercice, j’ai traité des patients qui n’avaient pas le profil pour être dans le haut du panier, mais qui ont compris que leur santé est un capital et que les soins médicaux ne sont pas une dépense, mais un investissement.

A. S. Souvent, on entend des médecins dire que telle maladie est génétique, qu’on n’y peut rien. Est-ce vrai ?

D. B. C’est la vision fataliste de la médecine allopathique qui rend inéluctable la génétique. En réalité, nous avons tous des leviers pour agir sur notre santé. C’est ce que prouve l’épigénétique en se penchant sur l’expression des gènes. Il ne suffit pas d’avoir un gène pour qu’il se traduise par un cancer du côlon, par exemple. Un gène est un interrupteur. Il peut être allumé ou éteint.

L’épigénétique est basée sur la méthylation qui permet, par des groupements méthyles apportés sur les extrémités des gènes, de tout réguler. Le mode de vie, et avant tout la nutrition et l’activité physique, joue un rôle essentiel sur la sous-expression ou la sur-expression des gènes. On s’appuie ensuite sur des vitamines de types B9 ou B12, qui régulent les gènes. Cela ne se fait pas à l’aveugle, mais avec des bilans sanguins et une cartographie précise de la santé du patient.

A. S. Que proposez-vous en termes de diagnostic et de traitement pour le cholestérol ?

D. B. On a coutume de ne considérer la question du cholestérol qu’autour d’une notion quantitative (un taux à ne pas dépasser).  Jamais vous n’entendrez parler de la dimension qualitative, qui est pourtant essentielle. Prenez les fameuses LDL, ou mauvais cholestérol. Personne ne fait le distingo entre les lipoprotéines petites et denses et les grosses. Ce sont deux formes qualitatives du LDL qui changent beaucoup de choses. Celles qui sont grosses, peu oxydables et qui correspondent au phénotype A, sont peu dangereuses, au point qu’on peut tolérer un certain excès (raisonnable, toutefois).

Si on a un LDL constitué de lipoprotéines petites et denses, phénotype B, même à des taux normaux, c’est dangereux, parce qu’elles sont oxydables et très athérogènes, donc susceptibles d’entraîner des complications cardiovasculaires. La réponse thérapeutique consistait à manger moins gras et à prescrire systématiquement des statines. La nutrition, c’est de la biochimie.

Quand on mange moins gras et qu’on a faim, on développe des hydrates de carbone. C’est ce que les Américains appellent le régime low-fat, high-carb. Or ce régime peut dérégler le métabolisme des lipides de façon irréversible et transformer des LDL de phénotype A en B, beaucoup plus dangereuses. Voilà un exemple de proposition thérapeutique de la médecine délétère pour la santé et parfaitement contre-productive.

A. S. Et pour le diabète ?

D. B. En France, on ne dépiste le diabète qu’à partir de 45 ans et à la condition qu’il y ait un facteur de risque comme l’obésité ou l’hypertension. On est déclaré diabétique à partir d’un taux de glycémie équivalent ou dépassant 1,26 g de sucre dans le sang. La médecine considère ce taux comme bas. Or une étude récente parue dans The Lancet affirme que, dépister le diabète à ce stade, c’est-à-dire 1,26 gramme, c’est déjà trop tard et que le taux de mortalité est le même entre 1,26 ou 3 grammes. Pourquoi ?

Parce qu’on ne devient pas diabétique du jour au lendemain : la période pendant laquelle un patient passe d’un gramme de sucre dans le sang – ce que je considère déjà comme délétère – au fameux 1,26 gramme peut s’étendre sur plusieurs années. Le métabolisme souffre silencieusement, alors qu’il y a des possibilités de traitements préventifs, de changement d’habitudes alimentaires, qui permettraient d’abaisser facilement ce taux.

A. S. Que préconise la médecine préventive pour le diabète ?

D. B. De faire des recherches précoces de résistance à l’insuline par un test qui n’est pas du tout connu et donc très peu demandé : le test de Homa. Il coûte… 22 euros. Ce test est formidable pour prévoir le diabète, parce qu’il dépiste les risques de résistance à l’insuline sur des sujets qui peuvent avoir un taux de glycémie dans le sang, et même une hémoglobine glyquée tout à fait normal.

Il mesure la glycémie à jeun et l’insuline. Des règles de calculs permettent ensuite de déterminer des paliers. Si le résultat est inférieur à 2,4, la tolérance est normale ; entre 2,4 et 4, on commence à suspecter une résistance à l’insuline ; au-delà de 4, on entre dans le diabète. C’est un outil formidable qui a permis de gagner de précieuses années et de réellement faire de la prévention ! C’est énorme !

 

 

Médecin pneumologue de formation, rien ne prédestinait le Dr Dominique Bourgouin à s’engager dans la médecine préventive. Mais en quelques années, elle a constaté la dégradation de l’état de santé de ses patients. Aux maladies cardiovasculaires, se sont ajoutées l’apnée du sommeil, l’obésité, la dyslipidémie… Elle s’est ainsi tournée, il y a une dizaine d’années, vers la nutrition, constatant que le poids, l’alimentation et les modes de vie étaient au cœur de nouvelles réponses thérapeutiques. En 2011, elle se décide à passer un DU Alimentation, santé et micronutrition, animé par le Pr Olivier Coudron, qui dirige le SIIN (institut scientifique pour une nutrition raisonnée) en Belgique. En 1992, elle intègre le groupe Fontalvie, réputé pour ses cliniques du Souffle (depuis revendues), où elle exerce désormais les fonctions de directrice médicale et scientifique.

www.r-revolution-sante.com

 


 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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