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Pan sur les doigts !
Un thérapeute
sur la Croix

Article paru dans le journal nº 12

Dans quelques jours, on fêtera la rupture du jeûne chrétien. Quarante jours jusqu'à Pâques... Le régime du carême : du poisson ou des viandes blanches le soir avec quelques légumes, du bouillon..., c'est tout. Pendant des siècles on a pratiqué ce jeûne religieusement dans l'Europe catholique, mais aujourd'hui, on ne pratique presque plus de cette tradition chez nous et la rupture du jeûne chrétien se traduit plutôt par une orgie de Kinder Surprise que par un grand moment de spiritualité.

C'est malgré tout, pour les médias, l'occasion de parler de Jésus, alors parlons-en. De nombreux historiens ont étudié les documents fondateurs du christianisme. On connaît désormais les lieux, les paroles, les gestes presque en détail. On émet des hypothèses comme on a l'habitude de faire pour toutes les grandes stars : Jésus était-il avec Marie-Madeleine ? Est-il vraiment mort sur la croix ? Comment a-t-il fait ses miracles ? Toute la vérité sur Jésus...

On dit moins que Jésus avait sans doute appris une ou deux choses avant de se retrouver prédicateur à Jérusalem. On suppose qu'il a passé un certain temps chez les Esséniens (une importante secte juive installée en Syrie et prônant la frugalité et le retrait du monde). On admet maintenant son séjour probable à l'école des Thérapeutes d'Alexandrie, un mouvement qui accueillait tous ceux qui voulaient recevoir l'enseignement et dont les adeptes soignaient les malades au moyen de secrets bien gardés. Des spécialistes de la médecine naturelle, pratiquant la méditation, et convaincus du lien entre maladies du corps et de l'esprit...

Au delà de Jésus, on découvre qu'il y avait à la même époque des centaines de thérapeutes qui œuvraient dans le monde, autant chez les Grecs et les Égyptiens que chez les barbares. Leur sanctuaire, laïc, se situait près d'Alexandrie, mais leur renommée était mondiale. Ils étaient en général très sollicités et reconnus pour leurs pouvoirs exceptionnels de guérisseurs. Pourtant, malgré leur nombre, malgré leur réputation et malgré les témoignages sur leurs écrits, on n'a quasiment rien retrouvé de leur culture, ni de leurs secrets...

N'est-il pas étonnant de voir que les Catholiques qui vénèrent la moindre esquille de bois prétendument issue de la Croix ne se soient pas intéressés du tout aux remèdes employés par le jeune prédicateur (les Ecritures sont pourtant truffées de guérisons spectaculaires). L'explication miraculeuse empêchait que l'on creuse l'hypothèse d'un simple savoir-faire thérapeutique, même hors du commun. Du coup, tout a été perdu, ou détruit sciemment...

Désespérante disparition, car moi j'aurais bien envoyé mes enfants dans cette école magique d'Alexandrie. Un peu comme à Poudlard, l'école de Harry Potter. J'imagine ces dizaines d'élèves découvrant l'art de guérir, la méditation, le jeûne, la psychologie (guérir les tourments de l'âme faisait partie intégrante de la thérapie), la philosophie.... Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion d'apprendre à multiplier les pains ou à réveiller les morts...

Deux mille ans plus tard, on commence à peine à redécouvrir les bienfaits d'une alimentation frugale, à admettre la puissance des remèdes naturels ou à envisager les immenses pouvoirs de l'esprit... Que de temps perdu sous prétexte que Jésus devait absolument être fils de Dieu. Et que de savoirs enterrés pour ne pas entraver l'expansion d'un catholicisme dont la préoccupation principale a longtemps été de faire disparaître tous les rites et toutes les traces des spiritualités qui l'ont précédé.

Alexandre Imbert

 

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