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Covid-19... et après ?

Patrick Hoor

Déconfinement ? Déconfinement ! Espéré, attendu, souhaité, voulu… Ça y est ! Le mot est lâché et nous avec. Nous pouvons faire ce que nous voulons. Ça y est, on peut aller où nous voulons, autant de fois que nous voulons, sans avoir à remplir cette infâme attestation de déplacement dérogatoire, sans risquer qu’un pandore nous verbalise parce qu’on est allé chercher le pain sans remplir l’ausweis. Fini le kilomètre autour de la maison à courir dans des distances elles-mêmes confinées. On peut prendre un vélo et se faire 200 kilomètres dans la journée (mention spéciale « abruti » si vous vous lancez dans cette équipée sans entraînement). En tout cas, on a envie de citer les vers du poème Liberté de Paul Éluard : « Sur la santé revenue / Sur le risque disparu / Sur l’espoir sans souvenir / J’écris ton nom. »

Evidemment, comme ces chiens de garde dans les fermes que l’on lâche le week-end et qui court comme des dératés, on a vu que les plages, les forêts, les moindres espaces libres étaient occupés. Et comment le reprocher à tous ceux qui sont restés confinés dans de petits appartements dans les villes, et qui ont autant besoin d’air que d’espace. Sauf qu’on est droit de s’inquiéter d’ores et déjà. Huit semaines de confinement, d’isolement, de solitude, d’esseulement n’ont pas été un délai suffisant pour faire un minimum d’introspection sur ce que nous sommes et sur ce dont nous avons vraiment besoin ni de réflexion sur cette société qui nous pousse à consommer toujours plus ?

Durant ce confinement, on n’a jamais lu autant de commentaires de personnes émerveillées par le chant des oiseaux le matin et un quotidien réinventé pour le rendre merveilleux entre quatre murs. Et l’on a oublié les repas en famille (avec des plats fait maison amoureusement préparés), les soirées jeux de société, la lecture, l’écriture, la musique, les discussions à bâtons rompus… en clair la vraie vie ! Même la planète ne s’est jamais aussi bien portée… Un « petit virus » a réussi là où 195 « fantoches du pouvoir » graissent de leur hypocrisie impuissante, le concept fantasque d’une écologie appelé COP (25). Que faire alors ? Reprendre nos anciennes habitudes avec la certitude d’aller droit dans le mur ? « Accommode-toi d’un aujourd’hui misérable, car demain sera pire ! » écrivait Raoul Vaneigem. Ou alors profiter de cette « prise de conscience » pour agir différemment ? Chacun est libre de ses choix, mais, désormais, nul ne peut en ignorer les conséquences !

Je vous incite à découvrir cette merveilleuse initiative du groupe polyphonies corse I Muvrini (sur leur site, www.muvrini.com), qui a réuni jusqu’à présent 1001 voix pour imaginer une nouvelle chanson, intitulée la Chanson d’après. Pace è salute a tutti.

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