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NOTRE PEAU : toujours en première ligne

Article paru dans le journal nº 12

Notre peau est à la fois très sensible et très résistante. Certaines habitudes comme la surexposition au soleil sont néfastes et nous mettent en danger. D’autres peuvent au contraire ralentir et prévenir les effets du vieillissement. De l’alimentation aux gestes de soin, en passant par la phytothérapie, seule une action en profondeur peut avoir des résultats. Même si nous ne sommes pas tous égaux devant le vieillissement cutané.

De tous les organes, la peau est – après la rétine de l’œil – un des plus sensibles. Plus que tout autre, elle est exposée aux radiations solaires, aux variations de température et de climat et à toutes sortes de polluants (industriels, domestiques, voire cosmétiques !).

Malgré son exposition à plus d’agents agresseurs que les autres tissus, la peau est l’un des plus résistants puisque sa programmation génétique est prévue pour environ 150 ans !
Cependant, le vieillissement cutané est là. Un des premiers signes observables du vieillissement est la modification de notre sensation tactile au contact de notre propre peau : celle-ci perd de sa douceur, procure moins de plaisir au contact et induit – nous en sommes rarement conscients – un certain niveau d’inquié­tude. Intérieurement, nous savons que le processus de vieillissement est enclenché.

Le vieillissement est une évolution complexe au cours de laquelle deux phénomènes sont régulièrement observés. D’une part une déshydratation de plus en plus importante alors que l’eau est un constituant essentiel de la peau. Pour le jeune adulte, l’eau contenue dans les couches superficielles de l’épiderme représente à elle seule entre 10 et 20 % des réserves totales de l’organisme. Plusieurs substances naturelles (appelés facteurs naturels d’hydratation, ou FNH) fixent l’eau dans les cellules de ces couches superficielles.

D’autre part, on assiste à une diminution du capiton graisseux au niveau du derme. Ainsi apparaissent les premières rides, et ce dès la trentaine chez certaines personnes. La peau devient sèche, s’amincit et se relâche. Sous l’effet de la pesanteur, certaines régions s’affaissent : les paupières tombent, des bajoues se forment tandis que la peau de la poitrine (surtout des femmes), du ventre et des membres est marquée de grands plis.

Dans le même temps, apparaissent :

  • Des taches de vieillesse (lentigos) d’un brun sombre qui donnent un aspect sale à la peau. Habituellement, elles ne représentent aucun danger sauf si certaines d’entre elles s’étendent ou/et se surélèvent, annonçant une cancérisation possible.
  • Des taches brunes qui se recouvrent d’une couche de corne plus ou moins épaisse (kératose actinique) qui demandent à être surveillées.
  • Une fragilité capillaire qui expose à faire des hématomes au moindre traumatisme.

Ce vieillissement est dû en partie à la baisse de production de différentes hormones qui elle aussi fléchit avec le temps. Ainsi la DHEA et les hormones sexuelles féminines sont de moins en moins secrétées, ce qui s’accompagne de la perte du caractère soyeux de la peau, très nette chez la femme.

Mais le principal phénomène à l’origine du vieillissement de la peau est la surproduction de radicaux libre, simplement du fait de son exposition à un très grand nombre d’agresseurs. La lumière est le premier d’entre eux : pour se protéger la peau possède un pigment naturel, la mélanine. Celle-ci désactive les effets oxydants de la lumière. La baisse de sa production est un facteur d’accélération du vieillissement cutané. Il faut savoir que le capital de l’organisme contre les effets nocifs du soleil est entamé dès les premières expositions, et ce d’autant plus que le phototype cutané est sensible. En effet, en fonction du type de peau mais aussi d’autres facteurs, la qualité de la mélanine n’est pas la même.

Par ailleurs, avec l’âge la protection antioxydante diminue et ne parvient plus à équilibrer la production de radicaux libres de sorte que s’installe un état inflammatoire chronique, responsable de la destruction progressive du réseau de fibres de collagène et d’élastine.

Dans certains cas, cette lutte peut laisser la place à un cancer, notamment en cas de surexposition solaire. La surproduction radicalaire qui en résulte provoque des altérations au niveau des membranes et du noyau des différentes cellules.

Le mille-feuilles de la peau

La peau est constituée de trois tissus bien séparés, l’épiderme en surface, le derme au milieu et l’hypoderme en profondeur.
L’épiderme est constitué de six couches qui se renouvellent de l’intérieur vers l’extérieur : les cellules profondes sont poussées vers la surface. Au cours de ce cheminement, les protéines qui les composent sont transformées en kératine,
une substance fibreuse, souple et résistante aux différentes agressions de l’extérieur et aux mouvements. La couche la plus superficielle ou couche cornée est constituée de cellules mortes.

  • Le derme est principalement constitué de longues fibres conjonctives (collagène). Il renferme plusieurs types de cellules aux fonctions bien précises :
  • Les fibroblastes renouvellent entre autres le collagène, tandis que les lymphocytes, les polynucléaires, les mastocytes participent aux défenses immunitaires locales.
  • Quant à l’hypoderme, il est essentiellement constitué de cellules graisseuses au milieu desquelles cheminent des vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que des terminaisons nerveuses utiles au toucher.

La peau présente une grande adaptabilité aussi bien lors des mouvements que des chocs, ce qui lui évite, grâce à la kératine, de se déchirer dans un grand nombre de circonstances. D’autre part, elle laisse pénétrer de nombreuses substances. C’est pourquoi de plus en plus de médicaments sont administrés sous forme de gels. Elle permet enfin la synthèse de la vitamine D et de la sérotonine.

Poils et pores

Dans la peau se trouvent également des poils et des pores. À chaque poil est associée une glande sébacée qui sécrète du sébum. Un grand nombre d’affections de la peau et du cuir chevelu survient d’ailleurs suite à une altération de la sécrétion du film hydrolipidique auquel le sébum participe.

À côté des poils, se trouvent des pores qui s’enfoncent jusqu’à l’hypoderme où est logée la glande sudorale. C’est là qu’est secrétée la plus grande partie de la sueur. Donnant ainsi à la peau un rôle d’émonctoire.

vec la sueur et les substances qui proviennent du vieillissement normal de la peau, le sébum forme un film lubrifiant légèrement acide (pH voisin de 6,5) qui la recouvre, la protège et lui procure sa douceur. Ce filmdonne également refuge à une flore microbienne saprophyte qui réalise un véritable bouclier vivant contre les souches pathogènes

Attention au corticoïdes...

De l’eczéma de contact au psoriasis, des piqûres d’insecte au lupus érythémateux, le champ d’applications des corticoïdes est immense.

Plus une affection cutanée est résistante, plus le corticoïde à utiliser doit être puissant, et plus le risque d’effets secondaires est élevé.

Les effets indésirables des corticoïdes se situent au niveau des surfaces traitées : atrophie et fragilisation de la peau exposant au retard de cicatrisation et au purpura ecchymotique (épanchement de sang sous la peau au moindre choc), vergetures, télé-angiectasies (dilatation de petits vaisseaux isolée ou par plaques). En cas d’application sur de grandes surfaces, il peut apparaître un syndrome cushingoïde (semblable à celui que produit une hyperactivité des glandes surrénales) avec le risque, lors du sevrage, d’une insuffisance surrénale aiguë, véritable urgence médicale.

Voici pour vous situer les quatre classes de crèmes corticoïdes :

  • Faible : Aphilan, Calmicort, Cortapaisyl, Dermaspraid, Dermofenac, Hydracort…
  • Modérée : Celestoderm, Locapred, Topsyne, Tridesonit, Ultralan.
  • Forte : Betnéval, Dirposone, Efficort, Épitopic, Flixovate, Locatop, Locoïd, Nérisone, Penticort, Synalar.
  • Très forte : Dermoval, Diprolène.

Note : certains de ces produits étant disponibles à des concentrations différentes, nous avons choisi de les citer dans leur classe la plus élevée.

...Et aux exfoliants

L’usage des crèmes contenant des alpha-hydroxyacides (AHA), dont les propriétés exfoliantes facilitent le renouvellement cellulaire, n’est pas sans danger. Si la plupart des produits de grande surface n’en renferment qu’insuffisamment (d’origine synthétique le plus souvent) pour être réellement efficace, des réactions d’irritation par photosensibilisation ne sont pas rares. Parfois même, elles se compliquent de décoloration locale. Aussi est-il sage de tester le produit sur une petite surface avant de l’employer réellement.

Le grain de beauté, à surveiller

Afin de déceler le moindre signe de dégénérescence d’un grain de beauté, voici un moyen mnémotechnique facile :
• A comme asymétrie : la tache cutanée est loin d’avoir une forme arrondie.
• B comme bords irréguliers, parfois difficiles à délimiter.
• C comme couleur non homogène, mélange de marron, de noir, de bleu, de rouge, voire de blanc.
• D comme diamètre augmentant de taille, atteignant ou dépassant 6 mm.
• E comme évolution récente : par au moins un des caractères précédents, la tache est différente de ce qu’elle était il y a quelques semaines.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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