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Bruxisme : vous devriez desserrer les dents…

  • Bruxisme : vous devriez desserrer les dents…
Article paru dans le journal nº 41

N’avez-vous jamais serré les dents de façon prolongée ? On estime à 8 % le nombre de personnes atteintes par ce trouble de l’appareil manducateur, et à 70 % le nombre d’adultes ayant connu au moins un épisode de bruxisme au cours de leur vie. Insomnies, céphalées, douleurs cervicales, dorsalgies, déchaussement de dents, fatigue chronique... La vie du bruxomane s'en ressent. Le corps médical néglige encore la gravité d’une telle affection et ne dispose pas d’une prise en charge homogène. Les malades sont peu nombreux à avoir une réponse thérapeutique satisfaisante.

Article mis à jour le 11/05/2023 par La rédaction

On serre des dents ou on les ronge... c'est incontrôlable !

Le bruxisme est une dysfonction temporo-mandibulaire (DTM). C’est un trouble fonctionnel incontrôlé qui provoque le serrement et/ou le grincement des dents. Il s’agit d’une parafonction, un mouvement involontaire sans but ni fonction particulière se manifestant le plus souvent la nuit. Ce terme regroupe deux affections aux conséquences différentes.

Il y a celui qui grince...

  • Le bruxisme excentré (grinding en anglais), la plus connue des deux formes, est un frottement latéral des dents entre elles entraînant un grincement. Cette forme de bruxisme se voit, les dents sont particulièrement atteintes par le grinding, il y a une perte de densité de l’émail entraînant l’usure des arcades dentaires. C’est le sourire de Didier Deschamps. Mis à part l’aspect inesthétique, les conséquences sur la santé sont d’une gravité relative.

Et celui qui serre

  • Le bruxisme centré (clenching en anglais), quant à lui, est silencieux et invisible, difficile à diagnostiquer par le corps médical. Le patient serre fortement les dents et les mâchoires, sans mouvement latéral. La denture est généralement en bon état. Les contours du visage sont hypertrophiés. C’est la mâchoire d’Arnold Schwarzenegger. Mais vous allez voir que les problèmes de santé associés sont très nombreux. Cet article se focalisera sur cette forme de bruxisme.

La dent, sur-sollicitée par le bruxisme, informe mal le cerveau


La dent n’est pas seulement un bout d’os, un bloc minéral. Elle est équipée d’une double innervation sensitive : tactile et douloureuse. Dans des conditions normales, les dents ne sont jamais en contact à l’exception de la mastication et de la déglutition. Lorsqu’elles se touchent, les dents envoient un message tactile non douloureux au cerveau afin de débuter le processus de digestion à travers la sécrétion des différents sucs. Mais dans le cas d’un bruxisme, les dents sont sur-sollicitées, les messages nerveux sont donc volumineux.Vous imaginez qu’avec une telle mauvaise pratique, le système nerveux finit par devenir la victime de toutes ces informations. Avec un système nerveux constamment sollicité, les conséquences sur la santé sont donc faciles à imaginer.

Bruxisme et articulations

Quand on souffre de bruxisme, les muscles élévateurs de la mandibule, masséters et temporaux sont très développés et souffrent d’un déséquilibre fonctionnel. Ce dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) entraîne une douleur irradiante au niveau de l’oreille avec difficultés pour ouvrir la bouche, voire un blocage et des craquements au moment de l’ouverture.

Les fibres alvéolo-dentaires, qui normalement maintiennent la solidarité avec l’os alvéolaire, sont altérées, entraînant parfois une parodontite (inflammation des gencives, déchaussement des dents) puis une mobilité, voire un déchaussement, des dents. À terme, la malocclusion dentaire qui, au départ, est une des causes du bruxisme, va se détériorer encore et renforcer le dysfonctionnement temporo-mandibulaire. C’est un cercle vicieux.

Maux de tête, fatigue, douleurs... la posture se modifie

Cette parafonction a également des répercussions sur tout l’organisme en entraînant un déséquilibre du terrain neuromusculaire, ce qui influence directement l’ensemble postural et neurologique, entraînant des douleurs vertébrales, articulaires et une atteinte du système nerveux.

Ainsi, le syndrome de fatigue chronique, les céphalées, les douleurs abdominales, les troubles du sommeil, les atteintes digestives, mais aussi les troubles de l’humeur, les cystites interstitielles, ou encore les acouphènes… sont légion chez le patient qui serre les dents !

D'où vient le bruxisme ?

Plusieurs causes sont souvent mises en évidence :

  • Stress et anxieté et tendance à l'hypervigilance sont dans le cortège de tête des explications du bruxisme nocture. Le bruxisme se déclenche en effet plutôt lors des premières phases u sommeil lent (endormissement et sommeil lent léger) et serait associé à une forte activité du système nerveux sympathique. Chaque épisode de bruxisme est en effet précédé par une hyperactivité du cortex cérébral (visible à l'électroencéphalogramme), une une augmentation du rythme cardiaque et une contraction excessive des muscles masticateurs. Les profils introvertis, ayant du mal à externaliser leurs anxieté ou frustration durant la journée, semblent particulièrement concernés.

  • Il s'agit parfois de nervosisme et de stress chronique évoluant à bas bruit dont la personne n'a même pas conscience. La tendance à l'introversion, donc la difficulté à exprimer colères ou frustrations durant la journée, se retrouve chez nombre de bruxomanes.
  • Une malocclusion dentaire associée à une malposition des mâchoires provoque un stress, avec atteinte du nerf Trijumeau.
  • Un organisme intoxiqué par un mode de vie néfaste, une alimentation moderne inadaptée, riche en hydrates de carbone et, bien sûr, le catalyseur essentiel à la crispation des mâchoires : l’anxiété, le stress au quotidien.
  • Les parasites intestinaux la présence d'oxyures, par exemple, produit des symptômes accompagnés d’anxiété nocturne, provoquant stress et tension musculaire, notamment maxilaire.
  • Autre piste évoquée, l’effet cocktail des métaux lourds. Ils sont largement suspectés de porter atteinte au système nerveux. La présence d’amalgames dentaires en mercure doit interpeller le patient bruxomane. Il peut envisager une dépose ou un remplacement par du composite, réalisé par un praticien en chirurgie dentaire expérimenté.
  • Certains psychanalystes évoquent une cassure traumatique au moment du sevrage de l’enfant ou encore des phases de stress répétées particulièrement intenses au moment de l’apparition des dents de lait (phase de dentition). L’individu aurait conservé cette habitude. Si les explications physiologiques ont déjà été explorées, il peut-être intéressant de regarder de ce côté là.

Les gouttières ne règlent pas la cause.


L’occlusion dentaire désigne le rapport entre les dents du maxillaire supérieur et le maxillaire inférieur. Une malocclusion est la résultante d’une malposition des arcades dentaires et de l’emboîtement des mâchoires, quelle qu’en soit la cause, édentation, carie, prothèse…

Habituellement, la solution proposée par la plupart des chirurgiens-dentistes est le port de gouttières occlusales. Il s’agit d’un moulage effectué à partir de la denture du patient, et porté la nuit, qui permet en théorie de diminuer les symptômes et protéger les dents et la gencive. Cette solution peu coûteuse est en en partie prise en charge par la sécurité sociale, mais c’est une thérapie qui se révèle insuffisante, car inefficace au long terme.

En effet, la gouttière est une béquille qui rend le bruxomane dépendant, sans résoudre le problème. Et le patient finit par bruxer sur la gouttière. Pire encore, l’expérience clinique rapporte qu’après trente ans, on a fini par décrire des effets néfastes de ces gouttières sur la posture et la respiration !

Si vous souffrez de bruxisme, voici la liste de ce que vous pouvez faire afin de remédier au problème. Ces propositions ne sont pas exclusives les unes des autres, et il est même recommandé de traiter le problème par tous ses aspects via une prise en charge pluridisciplinaire. Certaines sont coûteuses, d'autres non...

L'équilibre et le mode de vie

Le stress étant une composante importante du bruxisme, toutes les techniques permettant de le réduire sont bienvenues : sophrologie, relaxation,exercices respiratoires, réflexologie du visage Dien Chan, méditation, Tai Ji … sont à prendre en considération. La naturopathie veille à l’équilibre du terrain, avec la mise en place d’une excellente hygiène de vie, à travers une alimentation saine, riche en minéraux et antioxydants, et l’évitement des excitants et aliments formateurs de toxines. Pour conserver une bonne vitalité et limiter les épisodes de crispation/grincement, une détoxication de l’organisme peut être envisagée, encadrée par un praticien de santé naturopathe.

Huiles essentielles, plantes, vitamines, minéraux et bruxisme : faire baisser stress et spasmes musculaires

Avant de vous lancer dans quelque chose de lourd, essayez cela. Dans certains cas, cela suffit. D'abord tâcher de réguler son stress avec une cure de plante adaptogène, de type Ashwagandha (Withania Somnifera), pendant un ou deux mois. Faire le plein de vitamines et minéraux (magnésium, vitamines B et D) pour prévenir la tendance aux spasmes musculaires (ici des masséters et les ptérygoïdiens)

Appliquez localement, sous forme d'un massage circulaire des deux côté au niveau du muscle masseter l'articulation des mâchoires, le mélange d’huiles essentielles qui suit, connues pour leurs propriétés myorelaxantes, antispasmodiques et anti-inflammatoires naturelles :

  • Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens)
  • Romarin à camphre (Rosmarinus officinalis L. camphoriferum)
  • Basilic tropical (Ocimum basilicum).
  • Mandarine (citrus reticulata) ou petit grain bigaradier (citrus aurantium amara).

Mélangez-les à parts égales à une huile végétale, à hauteur de 10% d'huile essentielle au total. Après avoir testé sur l'intérieur du poignet et vérifié l'absence d'allergie cutanée, effectuer le lent massage circulaire avant le coucher, à raison de plusieurs jours par semaine pendant un bon mois (n'en appliquez pas autour des yeux bien évidemment). Si vous constatez que votre bruxisme diminue significativement, c'est que l'origine est vraiment à chercher du côté nerveux et spasmodique. Vous pourrez alors effectuer un travail de fond sur ces deux axes.

Orthodontie, réhabilitation occlusale

Les patients bruxomanes sont souvent en situation de déséquilibre occlusal. Pour équilibrer l’occlusion dentaire, un traitement dentaire ou orthodontique, voire une réhabilitation complète par reconstruction des arcades (ou pose d’implants), est nécessaire. Seuls, certains chirurgiens-dentistes ultra spécialisés en occlusion et en réhabilitation fonctionnelle sont en mesure de prendre efficacement en charge le patient. Le choix thérapeutique est à adapter en fonction de l’état de la denture.

Attention cependant, les dents constituent une réserve minérale importante pour l’organisme. De plus, il a été rapporté qu’à la suite de certaines extractions dentaires, le bruxisme survenait. Ainsi, toute extraction dentaire devrait être le plus souvent évitée lors d’un traitement orthodontique.

Il s’agit d’une affection particulièrement délicate, pour laquelle il convient de consulter un véritable spécialiste de l’occlusion et de la réhabilitation fonctionnelle.

Ostéotomie des mâchoires

Nous l’avons vu, chez les bruxomanes, les muscles des mâchoires sont en position de stress. Dans certains cas sévères de malposition des mâchoires (anomalies dento-maxillaires handicapantes physiquement), une chirurgie orthognatique peut être proposée en vue de repositionner correctement les mâchoires, combinée à un traitement orthodontique. C’est une chirurgie lourde qui nécessite de nombreux jours de récupération, prise en charge intégralement par la Sécurité sociale. Le rendu esthétique et fonctionnel est très satisfaisant et le traitement a des répercussions positives sur l’ensemble du corps : le visage retrouve son harmonie, l’occlusion dentaire est rééquilibrée et la posture est alors corrigée. Dans ce cas, un chirurgien maxillo-facial est le professionnel à consulter en première intention.

Kinésithérapie : la rééducation maxillo-faciale

Certains kinésithérapeutes spécialisés ont également une approche correctrice, en une dizaine de séances : des massages, à visée décontracturante de la région cervicale et des muscles masticateurs, et à visée sédative de la face et du crâne, de type stimulation de points réflexes.

Également, l’éducation et la rééducation linguale constituent une technique prometteuse, avec une prise de conscience de la position de la langue tant au repos qu'en activité.

La thérapie cranio-sacrée en ostéopathie

Le praticien ostéopathe prend en compte le système postural central, composé de deux sous-systèmes qui interagissent : le sous-système cranio-sacré (qui est l’axe cranio-vertébral), et le sous-système cranio-mandibulaire, tout trouble de l’un ayant des répercussions sur l’autre. Les manipulations et pressions exercées par le thérapeute permettent d’évaluer et traiter les tensions et dysfonctionnements induits par le bruxisme.

Par ailleurs, en cas de traitement orthodontique ou de chirurgie des mâchoires, le traitement ostéopathique, d’une part, permet de revoir l’équilibre postural du corpset ajuster les contraintes subies par les mâchoires et le crâne, et, d’autre part, en complément de la kinésithérapie, va aussi améliorer la récupération post-chirurgicale. L’important est que toutes les parties du corps s’ajustent convenablement aux modifications de l’occlusion.

Dans certains cas, l’ostéopathie peut également être combinée à la posturologie. Des semelles de reprogrammation posturale pourront être confectionnées.

La technique du professeur Hartmann


Le Professeur Francis Hartmann, chirurgien-dentiste, professeur à la Faculté d’Odontologie de Marseille de 1975 à 1996, spécialisé en neurophysiologie, a mis au point une technique de relaxation : la Thérapie Modératrice et Relaxante.

Véritable pionnier dans le domaine en France, sa technique envisage une correction du comportement. En prenant conscience de ses mauvaises habitudes et en associant quelques exercices fonctionnels, une action modératrice et myorelaxante s’opère chez le patient. Le professeur Hartmann recommande, entre autres, de serrer les lèvres à la place des dents.

La toxine botulique à visée thérapeutique


Le bruxisme provoque un état de stress des mâchoires et donc une hypertrophie des muscles masséters qui donne un aspect large et très carré au visage. Même si nous ne recommandons pas l'injection de toxine botulique (Botox) à des fins esthétiques, ici, la toxine botulique thérapeutique propose une solution durable. En bloquant les jonctions neuromusculaires, son action permet de diminuer la puissance du muscle et son volume, ce qui a un double intérêt esthétique et fonctionnel.

Les injections de toxine botulique thérapeutique dans les muscles masséters et/ou temporaux sont ainsi un traitement efficace et durable du bruxisme, comme dans tous les cas d’hypertrophie massétérine et temporale. Le traitement est indolore. Une seule injection est suffisante dans 65 % des cas, sans effet secondaire.

Les différents moyens décrits dans cet article permettent une approche multidimensionnelle du bruxisme en conjuguant les savoir-faire de plusieurs disciplines, pour un rétablissement global, complet et durable.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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