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L'heure des comptes est pour bientôt

Article paru dans le journal nº 37

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On ne peut pas reprocher à un industriel de passer son temps à réviser ses méthodes de production pour améliorer sa productivité et obtenir une meilleure satisfaction de ses clients. Imaginez, par exemple, que vous deviez produire des bougies pour les vendre sur le marché. Vous chercheriez sans doute la manière de les fabriquer mieux et plus vite et d'acheter moins cher vos matières premières tout en conservant une qualité et une présentation qui satisferait vos clients.
Ce mouvement naturel d’amélioration du processus de production permet, entre autres, de faire baisser les prix et de satisfaire la demande d’un plus grand nombre de personnes. Il n’est donc pas critiquable… jusqu’au moment où la qualité du produit est tellement dégradée que la vente relève de la tromperie.
Dans le domaine de l’agro-alimentaire, ce mouvement d'amélioration du processus de production a eu lieu, comme partout, mais il a atteint de tels niveaux aujourd’hui qu’il relève plus de l’escroquerie que de l’optimisation. On a rogné sur tout, allant toujours vers le moins cher, vers le substitut, vers le « presque comme ». On est même allés un peu plus loin en ajoutant de faux goûts, de fausses couleurs. On a surdosé le sel, le sucre, le gras et accordé de moins en moins d’intérêt à la valeur nutritive finale des aliments.
Cette évolution ne s’est pas faite à l’insu des industriels du secteur, par une lente détérioration qui leur aurait échappé. Non, ils savaient très bien ce qu’ils faisaient puisqu’ils ont « oublié » pendant des années de mentionner sur leurs étiquettes les ingrédients qui fâchent. Et lorsqu’ils y ont été contraints par la loi, ils n’ont eu de cesse que d’essayer de la contourner.
Enquête après enquête (lisez par exemple, ce mois-ci, le numéro de 60 millions de consommateurs qui étudie la quantité de sucre contenue dans près de 200 produits alimentaires de consommation courante), les manipulations, malversations et dissimulations des géants de l’agro-alimentaire sont révélées au grand public. Mais pourtant, on a le sentiment que rien ne change. Interrogés, les industriels raillent les critiques en disant que si ça continue, il leur faudra des emballages plus grands pour satisfaire aux demandes d’information et indiquer qu’ils n’ont pas ajouté de sel, de sucre, d’additifs, de colorants, de conservateurs, d’OGM, de graisses saturées…
Qu’ils plaisantent si ça leur chante, mais c’est nous qui mangeons leurs saloperies. Nous aussi, nous aurions aimé n’avoir qu’une seule mention sur les paquets : « Bon au goût et bon pour la santé. » Nous aussi, nous aurions aimé leur faire confiance et acheter les yeux fermés. Mais notre confiance a été tellement trahie que nous ne les croirons sans doute plus jamais.
Certains ont fait fortune de cette manière – et je leur souhaite une retraite agréable –, moyennant quoi ils ont scié la branche sur laquelle leurs successeurs sont assis, et maintenant, ça tangue franchement. Leur seul espoir est de retarder la prise de conscience des consommateurs… et ça fonctionne encore pas mal. Mais quand je vois le nombre de médias qui soulèvent ces questions et s’en emparent, je me dis que les successeurs en question ont du mouron à se faire pour leur retraite à eux… s’ils ne la passent pas en prison.
La firme Volkswagen devra payer 15 milliards de dollars pour avoir truqué les émissions polluantes de ses voitures diesel. Cela devrait faire réfléchir les géants de l’agro-alimentaire car il me semble que Volkswagen paye ici non seulement sa dissimulation, mais aussi les conséquences de son mensonge sur la santé publique. N’est-ce pas exactement ce qu’ils font eux aussi ?

 

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